Infectiologie

Zona : l’efficacité de la prévention vaccinale

Publié le 20/06/2014
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On recense 300 000 cas de zona par an en France dont la moitié chez les plus de 60 ans, avec des conséquences algiques retentissant sur la qualité de vie, le statut fonctionnel et les fonctions cognitives. La vaccination des plus âgés pourrait permettre de prévenir les douleurs liées au zona.

La prévalence du zona et celle des douleurs post-zostériennes (DPZ) augmente fortement avec l’âge, du fait de la baisse de l’immunité à médiation cellulaire spécifique. Le traitement antiviral ne suffit pas à prévenir les douleurs ; une étude observationnelle française menée en médecine générale montre que, même administré dans les 72 h suivant l’éruption, il laisse persister 46% de douleurs à 15 jours et 6,5% à un an (Rabaud C et al. MMI 2013). Quant aux antalgiques, leur efficacité est inconstante et leur index thérapeutique étroit.

Un mécanisme d’action original

On attend donc beaucoup d’un vaccin comme le Zostavax®, composé d’une souche virale atténuée du VVZ, dont le mécanisme d’action est original puisqu’il relance l’immunité cellulaire spécifique du VVZ.

« Deux grandes études menées chez plus de 50?000 personnes montrent qu’il réduit l’incidence du zona mais aussi qu’en cas de zona survenant malgré la vaccination, il diminue sa gravité ainsi que le nombre et la sévérité des DPZ », rapporte le Dr François Liard, généraliste à Saint-Epain. Dans la Shingles Prevention Study (SPS), la vaccination des plus de 60 ans réduit de 51% les cas de zona, de 73% sa sévérité, de 61% toutes les douleurs et de 65% la survenue des DPZ (p<0,001 pour tous). La tolérance est satisfaisante, les effets secondaires étant essentiellement des réactions au niveau du site d’injection. Une cohorte en vie réelle, la Kaiser Permanente Southern California confirme ces chiffres.

Les recos britanniques préconisent la vaccination universelle des 70 ans avec rattrapage pendant un an pour les 70/79 ans. En France, le rapport de l’HCSP d’octobre 2013 recommande la vaccination chez les sujets immunocompétents de 65 à 74 ans, avec un rattrapage pendant un an pour les 75/79 ans. La nécessité d’une dose de rappel n’est actuellement pas connue. Des recos françaises sont prévues à l’automne.

D’après un symposium organisé par les laboratoires Sanofi-Pasteur-MSD, Congrès International Francophone de Gérontologie et Gériatrie, Liège, mai 2014.
Dr Maia Bovard-Gouffrant

Source : lequotidiendumedecin.fr