La ministre de la Santé Marisol Touraine a réaffiché son ambition de faciliter l’accès aux données de santé, qualifiant leur ouverture de « mouvement incontournable », lundi en marge de la présentation de projets exploitant les informations de l’Assurance-maladie, à Paris.
Une soixantaine de participants s’étaient réunis pour participer au premier « hackathon » organisé par la Cnamts et Etalab, la mission gouvernementale chargée de l’ouverture des données publiques.
Le but de l’événement pour ces développeurs ou statisticiens issus d’instances publiques ou de start-up : se regrouper en équipes pour monter, en une journée, des projets établis à partir des bases de données de l’Assurance-maladie mises spécialement à leur disposition.
« C’est pour moi l’occasion d’exprimer ma volonté d’aller dans le sens de l’ouverture des données », a déclaré la ministre à l’issue de l’événement, qui se tenait dans le 2e arrondissement. « On est face à un mouvement incontournable qui doit évidemment être encadré, c’est ce que va faire la loi (santé, examinée en avril au Parlement, ndlr) en permettant l’accès facilité aux données de santé », a-t-elle ajouté.
Exploiter les données sans nuire au secret médical
La « culture de rétention » des données des administrations au nom de la protection va évoluer très vite, a estimé Marisol Touraine.
Également présent, le nouveau patron de la Sécu, Nicolas Revel, a annoncé que les données présentées lundi aux participants seraient mises en ligne dès le premier jour du mois de février, l’objectif étant « d’aller plus loin » par la suite. Le directeur général de l’Assurance-maladie a souligné que les données regroupées au sein du système national d’information inter-régimes de l’Assurance-maladie (Sniiram) étaient préalablement anonymisées. Créé en 1999, le Sniiram « constitue probablement la plus grande base de données médicoéconomiques dans le monde », s’est félicité Nicolas Revel, précisant qu’il intégrait « près de 50 milliards de données », dont 500 millions d’actes médicaux et 11 millions d’hospitalisations.
Une partie de ces données sont déjà accessibles à quelque 250 organismes, essentiellement publics, et à une vingtaine d’équipes de recherche par an, selon Nicolas Revel.
Mardi, lors de ses vœux à la presse, Marisol Touraine a abordé une nouvelle fois ce sujet sensible de l’accès aux données. « Nous sommes entrés dans un nouveau temps », a plaidé la ministre, précisant que l’enjeu était d’exploiter utilement ces masses de données et d’« aller de l’avant tout en protégeant les données individuelles ». Elle a annoncé à cette occasion que l’article 47 de la loi de santé (sur la mise à disposition des données médico-administratives), parfois critiqué pour ses conditions trop restrictives, « devrait évoluer ».
Dans la cholécystite, la chirurgie reste préférable chez les sujets âgés
Escmid 2025: de nouvelles options dans l’arsenal contre la gonorrhée et le Staphylococcus aureus
Yannick Neuder lance un plan de lutte contre la désinformation en santé
Dès 60 ans, la perte de l’odorat est associée à une hausse de la mortalité