Hôpital virtuel, algorithme, médecine prédictive

Dans le Grand Est, des envies d'innovation

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Publié le 03/05/2018
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L'agence régionale de santé (ARS) Grand Est et la Région ont présenté à Strasbourg à l'occasion d'un séminaire sur les innovations et l'organisation en santé plusieurs initiatives lancées par les professionnels, appelées à améliorer la qualité des soins tout en réduisant les dépenses. Les nouvelles technologiques étaient au cœur des discussions.  

Les participants au séminaire ont salué le dynamisme des acteurs locaux, notamment hospitaliers. Première en France, l’hôpital virtuel de Lorraine, fédéré dans un groupement d'intérêt économique et installé à la faculté de médecine de Nancy, forme déjà 3 600 étudiants à dix métiers de l’hôpital en recourant à la simulation (mannequins, jeux de rôle). L’école de chirurgie aide aussi les médecins à se perfectionner à travers la simulation et l’usage des robots.

Aide au diagnostic

Les algorithmes se mettent eux aussi au service du diagnostic, à l’image de RADIAL, développé au CHU de Strasbourg par le Pr Mathieu Anheim, pour aider en ligne les cliniciens à poser le diagnostic de certaines ataxies rares, opérations jusque-là longues et complexes en raison du volume d’informations à traiter. Une meilleure prédiction des gènes impliqués, à partir du phénotype, permet de faciliter le diagnostic et, potentiellement, d’améliorer les traitements lorsque ceux-ci sont disponibles.

Autre PME innovante retenue par le colloque, BioSerenity, dans les Vosges, produit des textiles connectés (par capteurs) permettant une surveillance continue par ECG ou EEG par des vêtements qui peuvent être selon le cas prêtés, loués ou achetés.

Les médecins investis dans l’innovation rappellent que leurs projets révolutionneront des prises en charge jusque-là onéreuses, à l'instar de la thérapie régénératrice cardiaque développée par le Pr Philippe Hénon et la société CellProthera à Mulhouse. L'hématologue souligne que les injections de cellules-souches dans le cœur permettront, en remplaçant les pontages, de réduire de deux tiers le coût des traitements de l’infarctus, mais déplore de ne pas se sentir assez soutenu par les pouvoirs publics.

 

 

De notre correspondant Denis Durand de Bousingen

Source : Le Quotidien du médecin: 9662