Distribution de médicaments, service à la personne, numérique 

La Poste investit le domaine de la santé

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Publié le 10/12/2018
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LAPOSTE

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Crédit photo : PHANIE

Nos facteurs pourraient-ils troquer demain leur besace pour une mallette médicale ? Si le chemin est encore long, Delphine Mallet n'hésite pas à franchir le pas. 

« Il paraît que la santé ne se limite pas au soin. » Invitée du « Café Nile » à Paris, la directrice de la « silver économie » à La Poste a ironisé pour mieux mettre en avant le rôle que peut jouer son groupe dans la sphère sanitaire. Et le moins qu'on puisse dire, c'est qu'elle affiche des ambitions qui vont au-delà de l'aide aux personnes âgées. « Quels services peut-on rendre aux Français ? », telle est la stratégie de La Poste aujourd'hui en matière de santé.

Détection de la fragilité

Avec plus de 72 000 facteurs répartis sur l'ensemble du territoire, l'entreprise assure déjà plusieurs services à domicile comme la livraison de médicaments ou la distribution de repas.

Mais Delphine Mallet voit plus loin : « Nous voulons installer un rôle récurrent de La Poste dans ces thématiques de services à la personne ». Pour ce faire, l'entreprise expérimente, à la demande de certaines collectivités, une action de « détection de fragilité ». « Il nous a semblé que le facteur, par son passage régulier au domicile des gens, pouvait être la bonne personne », explique-t-elle.

En ce sens, un projet qui doit faire collaborer des équipes mobiles de gériatrie aux facteurs est sur les rails avec le groupement hospitalier de Mulhouse (Haut-Rhin). Il devrait voir le jour sous la forme d'une expérimentation « article 51 » (innovation organisationnelle) ou dans le cadre d'un appel à projet de l'agence régionale de santé (ARS) Alsace.

La Poste compte aussi rattraper son retard en matière de e-santé. Avec Docapost, sa filiale numérique, le groupe héberge déjà les données du dossier pharmaceutique (DP). Et commence à se tourner vers l'offre de solutions de e-santé avec d'un côté le déploiement d'un carnet de santé numérique, « que l'on voit complémentaire au DMP », rassure Delphine Mallet, et de l'autre la digitalisation des parcours patients !

Couplée à la diversification de son offre de services à la personne, cette stratégie de développement digitale est vue par Delphine Mallet comme un moyen, à terme, de s'imposer comme « un acteur reconnu du parcours de soins des patients ».

Martin Dumas Primbault

Source : Le Quotidien du médecin: 9709