À la Réunion, le projet de l'agence régionale de santé (ARS) baptisé « Océan indien innovation santé » (OIIS) inquiète les médecins libéraux réunis au sein de l'association Med'Océan.
Dans le cadre de l'appel à projets « Territoire de Soins Numérique », OIIS ambitionne de développer des organisations et outils innovants favorisant l’accès à la prévention et la coordination des parcours de soins dans quatre pathologies : diabète, AVC, insuffisance rénale, et insuffisance cardiaque.
Mais selon le Dr Philippe de Chazournes, généraliste à La Réunion et président de Med'Océan, une grande quantité de données de santé seront collectées dans le cadre de ce projet, sans garantie. Des agents de l'ARS vont par exemple appeler les Réunionnais pour les interroger sur leurs pathologies, affirme Philippe de Chazournes. « Ces agents sont-ils habilités à recueillir ces données ? » interroge-t-il.
Les hôpitaux américains piratés
L'ARS collectera aussi, via la messagerie MS Santé, un grand nombre de données issues des établissements, des laboratoires d'analyse, des DMP, des cabinets de radiologie ou des cabinets libéraux. Elles seront stockées dans un data center agréé. Mais pour Med'Océan, même si ces informations sont anonymisées, le risque de dérapage est grand.
« Des exemples récents de dévoilement par des hackers de données privées d’hôpitaux américains sont là pour attester que cette menace n’a rien de théorique », argumente le Dr Philippe de Chazournes.
Sur ces bases, Med'Océan invite les patients réunionnais à ne pas répondre aux questions de l'ARS et à envoyer à leur médecin traitant un courrier spécifiant leur refus de laisser transmettre à leur insu des données les concernant.
Transition de genre : la Cpam du Bas-Rhin devant la justice
Plus de 3 700 décès en France liés à la chaleur en 2024, un bilan moins lourd que les deux étés précédents
Affaire Le Scouarnec : l'Ordre des médecins accusé une fois de plus de corporatisme
Procès Le Scouarnec : la Ciivise appelle à mettre fin aux « silences » qui permettent les crimes