Invité à participer à l'émission de la CSMF « Planète Médecins », le directeur général de l'Assurance-maladie, Nicolas Revel, a évoqué d'éventuelles adaptations de la nomenclature et des tarifs pour faire vivre la convention médicale.
Interrogé sur le champ trop restreint des consultations complexes et très complexes, le directeur n'exclut pas des évolutions. « Nous avons choisi d'abord de revaloriser le tarif de base de la consultation mais la vie conventionnelle est longue et nous verrons ce que nous pourrons faire en ce sens, dans le respect des équilibres économiques », suggère Nicolas Revel.
Même questionnement au sujet du périmètre de la nouvelle majoration d'urgence pour le médecin correspondant (MCU), instaurée depuis janvier 2018. « Pourquoi cette majoration se limite-t-elle aux seules consultations et n'inclut-elle pas les actes techniques ? », questionne le Dr Dominique Proisy, pneumologue à Soissons (Aisne). « Toutes les bonnes idées n'ont pas pu être retenues, se défend Nicolas Revel. L'extension aux actes techniques ne me choque pas mais cela a un coût, le faire rapidement sera compliqué. »
Nicolas Revel a réaffirmé son analyse sur le paiement à l'acte. Selon lui, ce type de rémunération entretient les médecins « dans une course au volume » et ne permet pas de valoriser la qualité et la pertinence des soins. Il doit donc être complété par des forfaits (patientèle, structure) et la rémunération sur objectifs de santé publique (ROSP).
Dérive administrative
Autre inquiétude récurrente des praticiens de la CSMF : « la dérive administrative », notamment dans les maisons de santé pluridisciplinaires. « Un tas de documents nous sont réclamés, sans compter la ROSP ou l'accord conventionnel interprofessionnel (ACI) », a fait valoir le Dr Nicolas Sainmont, généraliste dans une MSP de Deauville. Nicolas Revel a souligné que les nouveaux investissements seraient justement fléchés vers la structuration et la coordination des libéraux – par exemple avec des aides conventionnelles pour embaucher des assistants de parcours.
Également évoquées, les relations parfois tendues entre médecins et caisses locales. « Il y a forcément une dimension de contrôle mais il y a aussi un accompagnement et de la construction », a assuré le directeur.
Quant au dossier médical partagé (DMP), désormais piloté par l'Assurance-maladie, « il sera déployé à la France entière après l'été 2018 », assure Nicolas Revel… qui espère que les patients se saisiront de la possibilité de l'ouvrir eux-mêmes.
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