LA VIOLENCE psychologique dans le couple enclenche fréquemment un travail de sape qui mène à des brutalités, souligne une campagne TV lancée par le gouvernement, qui courra du 11 juin au 1 er juillet. Un court métrage réalisé par Jacques Audiard, intitulé « La voix », met en scène une femme dans son quotidien, dévalorisée par une voix masculine qui la poursuit.
La précédente opération de sensibilisation, en 2006, montrait la violence physique. Le mini-film de Jacques Audiard évoque, lui, une « relation d’emprise », la domination d’une personne sur une autre. On pense au lavage des cerveaux dans les sectes, le mari étant le gourou. Cela démarre par un « T’es moche » ou, un jour, « La soupe est trop salée » et le lendemain « Pas assez salée ». C’est un type de maltraitance à distance, souvent accompagnée d’un isolement qui peut aller jusqu’à la séquestration. Les victimes ne fuient pas. « Elles sont dans un long processus où elles perdent l’estime de soi, finissant par accepter les coups », explique François Brié, vice-président de la Fédération Solidarité femmes.
Tous les milieux sociaux semblent concernés, comme toutes les origines ou cultures, avec, cependant, une difficulté supplémentaires pour les personnes issues de l’immigration qui connaissent mal leurs droits, et des facteurs aggravants, comme le chômage. À ce jour, les violences psychologiques, difficiles à prouver, ne sont pas reconnues par le législateur. Pour Solidarité femmes, il faudrait instituer un délit de violences conjugales, qui regrouperait toutes les formes de maltraitances.
Tous les deux jours, une Française succombe sous les coups de son compagnon.
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