Invitée à réagir sur la fin de vie sur France Inter, Marisol Touraine a de nouveau déploré que les sénateurs ait profondément modifié la loi Leonetti-Clayes en première lecture. Texte qu’ils ont d’ailleurs fini par rejeté le 23 juin dernier.
« Le Sénat ne s’est pas grandi en vidant de son sens et de son contenu la loi sur la fin de vie telle qu’elle était sortie de l’Assemblée nationale », a-t-elle déclaré. La ministre a rappelé qu’un consensus avait été trouvé pour ce qui semble être une demande sociale forte : « Une écrasante majorité de Français demandent à être mieux entendue, à ce que sa souffrance soit mieux prise en compte lorsque vient une fin de vie difficile face à une maladie incurable. Sur un sujet comme celui-ci, le président de la République a souhaité avancer sur la voie du consensus. »
Permettre une sédation profonde et continue est, estime la ministre, « une étape décisive », tout comme l’est l’inscription dans la loi le fait « que les directives anticipées, c’est-à-dire la volonté exprimée de la personne d’une sédation profonde et continue ne puisse pas être refusée par le médecin ».
Vincent Lambert : appel à plus de sérénité
La ministre a également évoqué le cas Vincent Lambert pour une mise au point sur ces propos au Sénat où elle évoquait des interrogations autour du cas du patient tétraplégique, propos utilisés par les parents, qui s’opposent à la décision du Conseil d’État en faveur de l’arrêt de l’alimentation et de l’hydratation.
« Mes propos étaient dans un contexte donné pour expliquer ce qui s’était passé autour de Vincent Lambert », a-t-elle rappelé précisant qu’en aucun cas elle n’a voulu dire, comme le suggèrent les parents, « qu’aujourd’hui il y avait un doute juridique sur l’expression de la volonté de Vincent Lambert, ça n’est certainement pas ma position ». Et de rappeler qu’il ne lui appartenait pas « d’interférer dans une procédure de justice ».
La ministre a ensuite lancé un appel à plus de sérénité. « Le mieux qui puisse arriver à Vincent Lambert, c’est qu’on laisse un peu de silence retomber sur sa situation, de sérénité revenir et que le processus engagé par la famille puisse se dérouler de façon moins médiatique et de manière plus intime. C’est sans doute ce qui serait le mieux pour lui et pour ses proches », a-t-elle déclaré.
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