Si le cru 2016 a été insignifiant pour les généralistes (stabilité du BNC) et très inégal pour les spécialistes (une dizaine de spécialités en perte sèche), la situation devrait être bien meilleure en 2017 et en 2018 du point de vue des revenus. Les médecins généralistes, tout comme les spécialistes, vont en effet commencer à bénéficier de l'« effet convention médicale » avec une série de revalorisations programmées sur environ deux ans.
Selon les calculs et les projections de la CNAM, transmis au « Quotidien », les médecins spécialistes bénéficieront de 437 millions d'euros d'honoraires supplémentaires à l'horizon 2018 en année pleine (soit 33 % du 1,3 milliard d'investissement en dépenses remboursables du régime obligatoire et des complémentaires).
Le gain moyen annuel sur les recettes (et non pas sur le BNC, ce qui est très différent au regard des taux de charges) oscillera entre 3 000 et 16 000 euros par spécialiste selon la discipline et le secteur d'exercice (le secteur I étant clairement privilégié).
Pour les spécialistes, il s'agit principalement des nouvelles consultations coordonnées à 30 euros depuis juillet, de la hausse de l'avis ponctuel de consultant (porté à 48 euros depuis octobre puis à 50 euros en juin prochain), de mesures ciblées pour les psychiatres et les cardiologues, de la tarification de nouvelles consultations complexes (46 euros) et très complexes (60 euros) au 1er novembre prochain et de l'augmentation du modificateur K (à 20 %) depuis le 15 juin.
Dans le détail, si l'on tient compte des revalorisations directes des actes cliniques et techniques (mais aussi des forfaits structure, patientèle et nouvelle ROSP*), la nouvelle convention aura un impact plus significatif pour les cliniciens. À activité constante, pédiatres, endocrinologues, neurologues, rhumatologues ou dermatologues aux tarifs opposables ou maîtrisés toucheront entre 9 000 et 16 000 euros par an d'honoraires supplémentaires (avant charges) en plein régime.
Plusieurs spécialités médicotechniques (cardiologues, gastro-entérologues, ophtalmologistes) bénéficieront, eux, d'un surcroît de chiffre d'affaires annuel compris entre 5 000 et 7 500 euros en moyenne. Quant aux spécialités sur plateaux techniques lourds, ils profiteront de la hausse (et extension) des modificateurs J et K même si la CNAM attend parallèlement une régulation des dépassements.
En médecine générale, c'est bien sûr la hausse de deux euros de la consultation de référence (235 millions d'actes par an) intervenue le 1er mai dernier qui dopera l'essentiel des recettes pour les médecins de famille aux tarifs opposables (16 000 euros en moyenne par an), sachant que cette consultation à 25 euros ne portera ses fruits que sur les deux tiers de l'exercice 2017.
* Les nouveaux forfaits et rémunérations sur objectifs ne produiront leurs premiers effets qu'à partir du premier semestre 2018.
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