La 6e édition du conseil stratégique des industries de santé (CSIS), ce vendredi à Paris, a été l’occasion pour l’État d’exprimer son soutien aux industries de santé. Un secteur qui regroupe 300 000 salariés et représente un chiffre d’affaires de 75 milliards d’euros, et qui permet à la France de rayonner à l’étranger, a souligné le Premier ministre Jean-Marc Ayrault.
Devant un parterre d’industriels réunis pour l’occasion au ministère de la Santé, le Premier ministre s’est engagé à faciliter la recherche clinique en France, à travers la mise en place d’une convention unique entre l’industriel et les établissements de santé. Cette convention, en assouplissant le cadre juridique existant, devrait accélérer l’inclusion des patients, et « réduire de plus de 60 % le délai de lancement d’un essai clinique ». En contrepartie, le gouvernement souhaite que les associations de patients soient impliquées dès la conception des protocoles.
Choc de simplification
L’ensemble des procédures administratives relatives à la mise à disposition des produits de santé, autre annonce, seront simplifiées : Ayrault charge Marisol Touraine de piloter un groupe de travail sur le sujet. Les mesures seront intégrées au PLFSS 2015. « Cet effort de simplification ne doit pas se faire au détriment de la sécurité, a toutefois mis en garde Jean-Marc Ayrault. C’est la leçon que nous devons tirer de l’affaire Mediator. » La lutte contre la contrefaçon sera renforcée via un accord entre douanes et industriels.
L’automédication, a contrario, restera très encadrée. « En France, il y a cette habitude de l’automédication et de la recherche sur Internet », qui se solde parfois par de la « manipulation ». « J’entends les demandes des industriels, mais la réflexion doit être abordée sous l’angle de la santé publique », a insisté Jean-Marc Ayrault.
Les entreprises du médicament (LEEM) ont accueilli avec un enthousiasme modéré le train d’annonces gouvernementales. À trois mois du prochain PLFSS, les industriels s’attendent à être de nouveau mis à contribution. « Le médicament pèse pour 15 % dans les dépenses d’assurance-maladie mais contribue à hauteur de 56 % aux économies de santé alors qu’il connaît aujourd’hui une récession historique de son chiffre d’affaires », rappelle ainsi le LEEM.
Des efforts sont cependant « nécessaires », a déclaré Jean-Marc Ayrault, et « tout le monde doit y contribuer ». Trois jours après le débarquement de Delphine Batho, le premier des ministres a rappelé le cap. « Ce que nous faisons, ce n’est pas l’austérité, c’est le sérieux budgétaire. Certains diront rigueur budgétaire, le mot ne me fait pas peur. (...) Ce que nous faisons, c’est pour sauver la France. »
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