L'assurance-maladie n'a pas apprécié l'appel de deux syndicats de généralistes à relancer la contestation tarifaire et à coter d'autorité le C à 25 euros avant l'entrée en vigueur officielle des nouveaux tarifs en mai 2017.
Deux semaines après avoir signé la convention qui instaure la nouvelle majoration (MMG) de deux euros réservée aux généralistes et MEP de secteur I et à tarifs maîtrisés, MG France a estimé qu'il ne fallait pas attendre plus longtemps l'application réelle de ce tarif. Après six ans de blocage du C, le syndicat a décidé en assemblée générale d'appeler tous les généralistes « à coter dès maintenant leurs consultations au même tarif que les autres spécialités, 25 euros ».
De leur côté, Les Généralistes CSMF (nouveau nom de l'ex UNOF) ont également exhorté la profession à continuer le mouvement de « désobéissance tarifaire » lancé début 2016 en demandant « au minimum » deux euros supplémentaires par consultation. « Le montant de la consultation d’un médecin généraliste est toujours déconnecté de la réalité, or le rattrapage à 25 euros est repoussé au 1er mai 2017 ! », argumente son président le Dr Luc Duquesnel.
Contacté par « le Quotidien », le directeur général de l'assurance-maladie affiche sa fermeté. Il affirme que la CNAM – sans surprise – continuera de « veiller strictement au respect des règles conventionnelles ». « C’était le cas depuis un an, après le premier appel des syndicats, et ce sera encore le cas demain, déclare-t-il. Quand on se réclame de la convention, a fortiori quand on vient de la signer, il faut en respecter les droits et les devoirs. » MG France, premier syndicat à se déclarer favorable à la signature de l'accord, est donc particulièrement visé.
Les caisses prêtes à engager les procédures
« La revalorisation est prévue au 1er mai prochain, rappelle le patron de la CNAM. Toute anticipation de cette date conduira logiquement les caisses à engager les procédures prévues, et à appliquer le cas échéant les sanctions prévues, notamment la suspension de la prise en charge des cotisations sociales des médecins dont la contrepartie est, je le rappelle, le respect des tarifs opposables. »
L'assurance-maladie ne semble pas inquiète outre mesure des conséquences de ces mots d'ordre tarifaires dans la mesure où, affirme-t-elle, les précédents ont peu mobilisé. Selon les statistiques communiquées par la CNAM, même au plus fort du mouvement, la rébellion tarifaire est restée « marginale » avec 500 médecins augmentant unilatéralement le tarif de leur consultation. Un chiffre que met en doute MG France. « Rien qu'en Vendée, 100 généralistes font peu ou prou du C à 25 euros », assure son président Claude Leicher.
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