Jacques Barrot est mort soudainement à l’âge de 77 ans ce mercredi 3 décembre, alors qu’il effectuait un déplacement dans le métro parisien. L’ancien ministre de la Santé (1979 à 1981), qui a également été commissaire européen à la Justice, était l’un des grands noms du centrisme en France.
Jacques Barrot a débuté sa carrière ministérielle sous la présidence de Valéry Giscard d’Estaing. Entre 1974 et 1981, il détiendra successivement les portefeuilles du Logement, puis du Commerce, et enfin de la Santé et de la Sécurité sociale.
Entre 1995 et 1997, sous la présidence de Jacques Chirac, il sera ministre du Travail et des Affaires sociales. De 2002 à 2004, il dirigera le groupe UMP à l’assemblée nationale.
Européen convaincu, Jacques Barrot oriente sa carrière vers l’Europe à partir de 2004. À Bruxelles, il sera successivement vice-président de la Commission européenne, puis commissaire à la Justice, à la Liberté et à la Sécurité.
Depuis février 2010, et jusqu’à sa disparition subite, Jacques Barrot était membre du Conseil constitutionnel.
Plan de rigueur, grèves... et matraquage
Le passage de Jacques Barrot, avenue de Ségur, fut marqué par des relations chaotiques avec les médecins. Le gouvernement souhaitait alors diminuer le consumérisme médical. Nommé en juillet 1979, Jacques Barrot présente un plan de rigueur pour l’assurance-maladie. Des revalorisations prévues pour les médecins sont gelées. Les cabinets de médicaux ferment fin octobre.
Suit une période conventionnelle tumultueuse, de grèves et manifestations. Au cours de l’une d’elles, le 5 juin 1980, des médecins qui souhaitaient rejoindre l’Elysée, sont matraqués par des CRS sur le pont Alexandre III. La profession gardera rancœur de cet épisode au ministre Barrot.
Une convention médicale est finalement signée en juin 1980 par la FMF qui donne notamment naissance au secteur II, à laquelle adhérera la CSMF, quelques mois plus tard.
« C’est une grande figure de la famille centriste en France et de la démocratie chrétienne européenne qui disparaît », a réagi François Hollande.
Le chef de l'État a salué « le sens exemplaire de l’intérêt général » de Jacques Barrot, qui « a su mener des réformes courageuses en matière de santé ».
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