Dans plusieurs régions de France, des enfants de soignants n'auraient pas été autorisés à retourner sur les bancs de l'école après le confinement en raison de la proximité supposée de leurs parents avec le virus. C'est ce qu'affirme le Syndicat national des praticiens hospitaliers anesthésistes-réanimateurs élargi (SNPHARe) dans un courrier adressé aux ministres de la Santé et de l'Éducation nationale le 10 mai.
L'organisation pointe, documents à l'appui, deux établissements de Toulon et de Toulouse qui auraient demandé aux enfants de soignants de rester chez eux malgré la réouverture des écoles, ou les priveraient de récréation avec les autres élèves pour des raisons sanitaires. « Il semblerait que ces deux cas ne soient pas isolés », s'offusque le syndicat.
Discrimination
Le SNPHARe évoque une « double peine » pour ces enfants de soignants, victimes d'une « discrimination insupportable ». En plus d'avoir vécu l'absence de leurs parents très mobilisés, ils ont « observé et partagé leur angoisse, leur fatigue », écrit l'organisation de PH. Les enfants de soignants « plus encore que les autres, aspirent à retrouver une vie sociale aussi normale que possible : retrouver leur environnement scolaire habituel, à proximité de leur domicile, avec leurs professeurs et leurs amis », peut-on encore lire dans le courrier.
S'appuyant sur les directives du ministère de l'Éducation nationale pour organiser le retour à l'école, le SNPHARe s'interroge sur la légalité d'une telle décision par les établissements concernés. Aussi réclame-t-il que ces enfants de soignants dont les parents ont fait le choix de les remettre dans le circuit scolaire classique « soient réintégrés, comme tous les autres enfants, dans leurs écoles respectives, pour leur bien-être éducatif et social, en appliquant toutes les mesures barrières adéquates, et aient un traitement semblable aux autres enfants ».
En Île-de-France, l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) a assuré les soignants du maintien de ses dispositifs de soutien malgré le déconfinement. Ainsi, les enfants des personnels continuent à être prioritaires pour les places en crèche qui restent gratuites jusqu'au 31 mai. Par ailleurs, « l’accueil des enfants des hospitaliers en âge scolaire se poursuit », assure le CHU francilien.
Transition de genre : la Cpam du Bas-Rhin devant la justice
Plus de 3 700 décès en France liés à la chaleur en 2024, un bilan moins lourd que les deux étés précédents
Affaire Le Scouarnec : l'Ordre des médecins accusé une fois de plus de corporatisme
Procès Le Scouarnec : la Ciivise appelle à mettre fin aux « silences » qui permettent les crimes