Des indications étendues chez les Gram –

Publié le 26/11/2015
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Thomas Lodise, de New York, a présenté les deux nouvelles combinaisons de bêtalactamines + inhibiteurs de bêtalactamases disponibles aux États-Unis, ciblant les bactéries à Gram négatif multirésistantes. Il s’agit des associations ceftolozane-tazobactam, et ceftazidime-avibactam. Toutes les deux ont obtenu l’autorisation de la FDA dans les indications « infections urinaires compliquées » et « infections intra-abdominales compliquées », car leur efficacité a été documentée dans ces situations. Mais les prescripteurs ont rapidement étendu ces indications, d’autant que la diffusion de ces produits ne devrait pas être un obstacle à leur utilisation dans des sites divers (bactériémies, pneumopathies, etc.).

Ceftolozane-tazobactam

L’association ceftolozane-tazobactam à la posologie de 1,5 g toutes les 8 heures par voie intraveineuse s’est révélée supérieure à la lévofloxacine (750 mg/j) dans une étude sur les infections urinaires compliquées (nota : cette étude autorisait l’inclusion de patients atteints d’infections résistantes à la lévofloxacine…). Combinée au métronidazole, l’association ceftolozane-tazobactam fait aussi bien que le méropénème dans le traitement des infections intra-abdominales compliquées.

Ceftazidime-avibactam

L’association ceftazidime-avibactam a également montré sa non-infériorité, à la posologie de 2,5 g x 3/j, par rapport aux comparateurs dans les infections intra-abdominales compliquées, ainsi que dans les infections urinaires compliquées. Son spectre, plus large, englobe les entérobactéries productrices de carbapénèmases de classe A (KPC) ou B (métallo-bêtalactamases) de Ambler.

À noter que, pour ces deux associations, on a observé une moindre efficacité en cas d’insuffisance rénale, qui suggère que les adaptations de posologies qui sont proposées sont trop basses et/ou que les prescripteurs n’ajustent pas suffisamment rapidement les doses quand l’insuffisance rénale régresse – ce qui est le cas lorsque le sepsis est mieux contrôlé et la réhydratation bien conduite.

Pr Pierre Tattevin

Source : Congrès spécialiste