LA CONCERTATION ouverte par le ministère de la Santé pour revoir la réglementation de l’ostéopathie en France (référentiels de compétences et de formation) d’ici à 2014 est à l’origine d’un bras de fer entre médecins et ostéopathes exclusifs. L’Union nationale des professionnels de santé (UNPS) a déclenché les hostilités en réclamant aux pouvoirs publics un « cadrage clair » des travaux et une « représentation étoffée des professionnels (syndicats, ordres, enseignants) » dans les groupes de réflexion.
Récemment constituée, l’Unité pour l’ostéopathie (UPO), qui rassemble plusieurs organisations socioprofessionnelles d’ostéopathes exclusifs (syndicats, écoles, étudiants), s’est étonnée de cette offensive, estimant que le processus de réingénierie du ministère constitue une « voie de compromis ».
L’UPO appelle les pouvoirs publics à ne pas céder aux « pressions » de l’UNPS et à conserver l’égalité de représentativité entre professionnels de santé et ostéopathes exclusifs. « Après avoir longtemps contesté l’intérêt de l’ostéopathie puis tenté d’en réduire la portée, les professionnels de santé cherchent aujourd’hui à se l’approprier », tacle l’intersyndicale. L’UPO souligne qu’un peu moins de 20 000 professionnels pratiquent l’ostéopathie dont 10 730 ostéopathes exclusifs, 1 373 médecins ostéopathes et 6 970 masseurs-kinésithérapeutes.
Touraine en arbitre.
Autre preuve de ces tensions : le Syndicat national des ostéopathes français (SNOF) a lancé une pétition pour demander à Marisol Touraine de réserver le titre aux seuls ostéopathes exclusifs. « Un ostéopathe serait-il d’abord un podologue, un kinésithérapeute, un médecin, un infirmier, une sage-femme, s’interroge le syndicat. L’ostéopathie pourrait-elle se contenter d’être une simple somme de quelques techniques adjuvantes utilisées par différents professionnels de santé ? » Le SNOF demande que le professionnel qui obtient le titre d’ostéopathe ne puisse pas pratiquer une autre activité... Cette pétition a fait bondir le syndicat de médecins Ostéos de France qui appelle Marisol Touraine à prendre position. « Cautionnez-vous la volonté de faire disparaître les médecins ostéopathes? », interroge le syndicat. Il invite la ministre de la Santé à « user de son autorité pour stopper la confusion entretenue autour d’un faux exercice de la médecine ».
Enfin, le nombre jugé « pléthorique » d’ostéopathes formés sur le territoire vient de faire réagir le Syndicat national des médecins rhumatologues (SNMR). Il dénonce un « nouveau scandale sanitaire » et appelle de ses vœux la création d’un organisme indépendant d’agrément des écoles « avec un objectif quantifié d’étudiants ».
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