L'agence régionale de santé Grand Est vient de confirmer la fermeture du service d'urgence de l'hôpital de Thann (Haut-Rhin), qui souffrait de pénurie médicale chronique et du récent départ de plusieurs médecins urgentistes.
Après une suspension d'activité en vigueur depuis novembre 2016, la structure sera donc transformée en service d'urgences « allégées » avec la mise en place d'un centre de soins non programmés diurne, ouvert de 8 h 30 à 20 h 30 sept jours sur sept. L'ARS conditionne cette transformation au recrutement médical de 2,5 médecins équivalents temps plein (ETP) pour faire tourner le centre de soins, dont l'ouverture est espérée au plus tard « début mai 2017 », indique la tutelle régionale. 1,5 poste est déjà pourvu. Le centre « reposera sur une équipe médicale constituée de praticiens urgentistes et de médecine générale », précise également l'ARS.
Le recrutement en cours se veut ouvert. Peuvent candidater des médecins 100 % hospitaliers, des praticiens attachés ou assistants (qui ont une activité en ville) où des médecins totalement issus du secteur libéral qui souhaitent s'engager à temps plein ou partiel à l'hôpital.
Les médecins du centre y prendront en charge des patients « pour des pathologies ne mettant pas en jeu le pronostic vital mais relevant difficilement d'un cabinet de médecine générale ». « Il s’agit des soins de petite chirurgie (plaies, entorses, fractures, pathologies de la sphère ORL), de la prise en charge des malaises sans caractère de gravité, des examens préalables aux hospitalisations dans le secteur médical de l’hôpital de Thann », explique l'ARS.
Réinventer le modèle des urgences
Les patients sont appelés à composer le numéro 15 pour les urgences vitales.
La tutelle indique par ailleurs avoir pensé le fonctionnement du centre « en bonne articulation entre l'hôpital et la médecine de ville, les médecins libéraux de la zone et de la maison médicale de garde étant étroitement associés au projet ».
Thann n'est pas le premier hôpital à voir son service d'urgences réduit à peau de chagrin, faute de médecins ou d'activité suffisante. Dans tout l'Hexagone, les établissements tentent de se réinventer pour ne plus souffrir de la pénurie médicale ou de la saturation des services. Précurseur, l'hôpital de Valognes (Manche) a été le premier en France à ouvrir en mars 2016 des urgences à horaires réduits.
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