« Oui, il y a eu une latence quant à la diffusion et l'appropriation de l'information » dans l'affaire de la Dépakine reconnaît le Pr Pierre-Louis Druais, tout en repoussant l'idée d'une unicité des responsabilités.
Le président du Collège de la médecine générale souligne la nécessité de mieux structurer l'information, au-delà des courriers des agences sanitaires ou des fiches mémos sous lesquels croulent les médecins. « Trop d'information tue l'information. Il faut un système d'alerte solide et fort, qui pourrait être supporté par les logiciels médicaux, aujourd'hui indigents eu égard aux possibilités de l'informatique. Ces logiciels pourraient devenir de véritables outils d'aide à la pratique et à la prescription, affichant les recommandations, proposant un système de surveillance, l'analyse des incompatibilités médicamenteuses, voire un screening du dossier patient avec des fenêtres pop-up en cas de contre-indication ou un rappel des bilans à effectuer » explique le Pr Druais. Un comité réunissant des membres du CMG et de l'ANSM doit se réunir tout prochainement à ce sujet.
Sans nier une certaine « routine de tous les médecins », le Pr Druais invite à une meilleure prise en compte de leur responsabilité en tant que prescripteurs, et exhorte à la fin d'une pratique généraliste calquée sur les spécialistes. « Un généraliste peut prendre le parti de modifier un traitement sans passer par la case spécialiste » affirme-t-il, en appelant à une meilleure formation continue.
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