IL EST ENTENDU, depuis près de quinze jours, que les programmes d’austérité auxquels se sont soumis les pays membres de l’UE, doivent être accompagnés d’efforts de croissance. Le raisonnement est simple : la rigueur déprime l’économie. Quand elle est sévère, elle conduit à la récession, comme en Grèce ou, maintenant, en Grande-Bretagne. Les pays sans croissance sont donc condamnés à ne pas rembourser leurs dettes. C’est pourquoi François Hollande milite pour une relance économique de la France. Son idée semblait partagée par plusieurs leaders européens, notamment le libéral Mario Monti, président du Conseil italien.
Mais tout dépend de ce que l’on met dans un plan de relance. Deux politiques s’affrontent : celle de la demande et celle de l’offre. La chancelière allemande, Angela Merkel, ne veut pas entendre parler d’une hausse de la consommation soutenue par le crédit, procédure à laquelle pourrait se rallier le gouvernement français. Elle accepte le principe d’une relance mais uniquement par une politique de l’offre, dont les effets sont longs à se produire : il s’agit d’augmenter la production française, industrielle notamment, pour créer de nouvelles richesses.
Cependant, les points de vue se rapprocheront si les Européens se mettent d’accord sur un programme de travaux d’infrastructures financés par des fonds de l’UE qui n’ont pas encore été utilisés et dont la France pourrait avoir sa part. Quoi qu’il en soit, Mme Merkel refuse de modifier le Pacte de stabilité qui a été ratifié par la plupart des 27 États membres de l’Union. Il serait très compliqué de soumettre un nouveau texte à tous les parlements d’Europe.
Tenir les promesses.
M. Hollande veut progresser dans l’application des mesures qu’il a annoncées, ou, si l’on préfère, de tenir ses promesses de campagne. À partir de la semaine prochaine, il mettra en œuvre, par exemple, le blocage provisoire du prix de l’essence. Malheureusement, il arrive au pouvoir dans une conjoncture très défavorable. La Grèce, pays malade de l’Europe, est doublement victime d’une crise financière et politique, puisque les élections de dimanche dernier se sont traduites par un morcellement de partis incapables de se coaliser. Il se pourrait bien que de nouvelles législatives aient lieu en juin. En Espagne, le gouvernement Rajoy a été contraint hier de nationaliser partiellement une banque en difficulté. Dans un pays où un million de logements neufs n’ont pas trouvé preneur, les banques privées ne peuvent plus considérer comme des actifs les dizaines de milliards d’euros qu’elles ont prêtés au bâtiment.
M. Hollande prendra ses fonctions mardi 15 mai et nommera aussitôt un Premier ministre qui pourrait être Jean-Marc Ayrault ou Martine Aubry (ou encore Pierre Moscovici ou Manuel Valls). Il vient de décider un moratoire sur le nouvel aéroport de Nantes, projet auquel M. Ayrault, député-maire de cette ville, est très attaché. La décision de M. Hollande a été prise pour apaiser ses alliés écologistes. Elle semble aussi ouvrir la voie à la nomination de M. Ayrault à la tête du gouvernement.
Sur le plan des législatives, l’UMP est décidée à faire élire un maximum de députés, et se croit presque en mesure d’obtenir la majorité absolue, ce qui impliquerait la formation d’un gouvernement de cohabitation. Cette perspective est plus qu’improbable. L’UMP refuse tout accord avec le FN dans les circonscriptions où elle sera en difficulté. Jean-Luc Mélenchon pourrait se présenter à Hénin-Beaumont pour battre Marine Le Pen. François Bayrou, qui présentait hier après-midi la stratégie du MoDem pour les législatives, est lui-même menacé dans la circonscription des Pyrénées-Atlantiques où se présentent une candidate socialiste et un candidat UMP.
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