Coup de gueule d’un généraliste du Loir-et-Cher

Inaugurée par Touraine, une maison de santé se dit abandonnée

Publié le 21/07/2014
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Crédit photo : DR

Lorsqu’il a signé son contrat de praticien territorial de médecine générale (PTMG), le Dr Étienne Gallet, 36 ans, pouvait-il rêver plus bel aréopage ? Une ministre de la Santé, un député, un président de région, un préfet et un maire étaient à ses côtés ! Sans oublier la presse.

C’était le 18 décembre à Contres (3 500 habitants, Loir-et-Cher), lors de l’inauguration de la maison de santé pluridisciplinaire (MSP) « La Plaine », où le Dr Gallet exerce avec trois confrères généralistes et 10 autres professionnels de santé.

Quelques jours avant de couper le ruban, Marisol Touraine présentait déjà au « Quotidien » (du 12 décembre) ce déplacement, symbole de sa politique en faveur de l’exercice regroupé et de sa lutte contre la désertification médicale. Avec des résultats jugés probants : 370 maisons de santé et 170 contrats de PTMG, dispositif qui garantit un salaire minimum contre une installation en zone médicalement sous-dotée.

Incohérence

Six mois plus tard, à Contres, le soufflé est retombé, à l’inverse de la colère du Dr Gallet. Le généraliste dénonce aujourd’hui « l’incohérence un peu risible » de la ministre de la Santé qui, après avoir inauguré « avec faste » la MSP de Contres, n’a pas retenu cette structure dans l’expérimentation des nouveaux modes de rémunération (ENMR) pour 2014 (budget qui permet notamment de financer la coordination).

« Sur 13 candidats du Centre, 11 ont été acceptés. Pas nous, alors que nous étions les seuls du Loir-et-Cher », peste le médecin, président du syndicat régional des jeunes installés et remplaçants (REAGJIR).

En 2013, la seule MSP du Centre éligible aux NMR avait perçu 66 000 euros.

«Surprise » par le « coup de gueule » du Dr Gallet, l’agence régionale de santé évoque « le manque de maturité » de sa maison de santé pour justifier la décision de Paris. Qui plus est, la « La Plaine » a perçu une autre enveloppe de 35 000 euros d’aide au démarrage, afin de financer secrétariat, matériel et serveur informatique commun, souffle-t-on à l’ARS.

Bien mais insuffisant, rétorque le Dr Gallet, qui évoque les réunions de coordination « presque » mensuelles déjà mises en place, les actions de prévention (diététique et équilibre des patients âgés) et sa propre formation pour devenir maître de stage. « Nous avons besoin de cette enveloppe pour nous développer et attirer les jeunes, insiste-t-il. Dans un département qui souffre de pénurie médicale, n’est-ce pas le but ? ». En 2015, peut-être.

A.B.-I.

Source : Le Quotidien du Médecin: 9343