Les taux de vaccination au niveau mondial stagnent « dangereusement », du fait des conflits, des inégalités et d’un relâchement de la vigilance, alerte l’Organisation mondiale de la santé (OMS) dans un communiqué de presse publié lundi 15 juillet 2019. Selon ses estimations, la couverture vaccinale mondiale est restée la même depuis une dizaine d'années : entre 84 % et 86 %, la couverture par le vaccin contre la diphtérie, le tétanos et la coqueluche (DTC3) étant l'indicateur utilisé pour l'évaluer.
Bien qu’elle soit élevée, cette couverture vaccinale est « insuffisante », rappelle l’OMS. Et pour cause, un taux de 95 % est nécessaire pour atteindre l'immunité de groupe, seule à même d'interrompre la transmission d'agents pathogènes.
20 millions d'enfants non-vaccinés dans le monde
« Les vaccins sont l’un de nos outils les plus puissants pour prévenir les épidémies et préserver la sécurité mondiale », a déclaré le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l’OMS. En 2018, environ 86 % des nourrissons dans le monde (113,3 millions) ont reçu trois doses du vaccin DTC3. Par ailleurs, la couverture du vaccin DTC3 a atteint au moins 90 % dans 129 pays.
« Bien qu’aujourd’hui, la plupart des enfants soient vaccinés, ils sont encore trop nombreux à être laissés de côté et ce sont souvent (...) les plus pauvres, les plus marginalisés, ceux qui sont touchés par les conflits et obligés de fuir leurs foyers », ajoute le Dr Tedros.
L’OMS estime que 20 millions d’enfants dans le monde – soit plus d’un enfant sur 10 – n’ont pas reçu en 2018 les vaccins vitaux, notamment contre la rougeole, la diphtérie et le tétanos. Parmi ces enfants non-vaccinés,13,5 millions n'ont pas reçu la dose initiale, soulignant « un manque d'accès à la vaccination ».
Des données pour la couverture vaccinale par le vaccin HPV
Selon l'organisation sanitaire, les disparités dans l'accès aux vaccins entre les pays et au sein d'un même pays, se traduisent par des épidémies « dévastatrices » de rougeole, y compris dans des pays ayant des couvertures vaccinales élevées. En 2018, près de 350 000 cas de rougeole ont été signalés dans le monde, soit plus de deux fois plus qu’en 2017. « La rougeole est un indicateur en temps réel des lieux où nous devons concentrer notre action pour lutter contre les maladies évitables », a indiqué Henrietta Fore, directrice générale de l’UNICEF.
L'OMS liste par ailleurs les dix pays où le taux d'incidence de cas déclaré de rougeole est le plus élevé en 2018 (cf. tableau ci-dessus). L'Ukraine est en tête de liste, suivi de la République démocratique du Congo et de Madagascar. Pour la première fois, des données sont aussi disponibles sur la couverture du vaccin contre le papillomavirus humain (HPV), indique l'OMS dans son communiqué.
En 2018, 90 pays ont introduit le vaccin anti-HPV dans leurs programmes nationaux de vaccination. Seulement treize d'entre eux sont des pays à faible revenu. Par conséquent, « les femmes les plus exposées aux conséquences dévastatrices du cancer du col de l’utérus restent encore les moins susceptibles d’avoir accès au vaccin », assure l'OMS.
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