Vaccination HPV

La couverture varie selon les pays

Publié le 12/03/2015
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Un taux de vaccination inférieur à 30 % en France

Un taux de vaccination inférieur à 30 % en France
Crédit photo : PHANIE

Les papillomavirus (HPV) 16 et 18, sont à l’origine de 70 % des cancers du col utérin et des lésions précancéreuses vulvovaginales, ainsi que de 80 % des cancers anaux. Deux vaccins sont disponibles dont le vaccin quadrivalent dirigé contre les HPV 16 et 18, 6 et 11.

Les études ne montrent pas de responsabilité de la vaccination dans la survenue de maladies immuno-neurologiques. Celles-ci sont « attendues » en dehors de toute vaccination insistent les experts ; la surveillance se poursuit.

En France, où les mouvements anti vaccination sont très actifs, la couverture vaccinale est insuffisante : inférieure à 30 % alors qu’elle devrait atteindre au moins 60 % pour être efficace. Complémentaires et synergiques, la vaccination (prévention des cancers liés au HPV ciblés par le vaccin) et le dépistage (frottis recommandé tous les 3 ans entre 25 et 65 ans) sont intégrés au plan cancer 2014 -2019 ; l’accent est mis sur l’importance d’organiser le dépistage et d’améliorer la couverture vaccinale en s’attachant à faciliter leur accès aux groupes défavorisés.

Vaccination des garçons

Les modalités de la vaccination évoluent : schéma de 2 doses à 6 mois d’intervalle (rattrapage, 3 doses classiques) ; vaccination à un âge plus précoce correspondant à un rendez-vous vaccinal (11 ans en France). C’est en Autriche où la vaccination est sortie de sa disgrâce que l’on vaccine le plus tôt (9-10 ans). La question de la vaccination des garçons se précise : réduction de la transmission, progression du cancer anal et oropharyngé. Elle est déjà effective dans certains pays : en Autriche, adepte depuis le début d’une vaccination « genre neutre » (comprendre fille et garçon), en Italie.

Le Royaume-Uni étudie le coût-efficacité de cette option. Le Danemark fait figure de premier de la classe (couverture de l’ordre de 90 %). La vaccination y est gratuite, soutenue par une forte tradition, une information multiforme (plaquettes etc.), une organisation structurée (rappel des 12-14 ans qui n’ont pas répondu à convocation etc). Elle s’appuie sur le choix informé des parents, souligne le Pr S. Krüger Kajer.

Rencontre avec les experts organisée par Sanofi Pasteur Merck en marge d’Eurogin 2015.
Dr Janine Defrance

Source : Le Quotidien du Médecin: 9394