COMMENT FAVORISER la compétitivité des entreprises françaises de santé à l’étranger ? David Sourdive a tenté de répondre à cette question lors d’une conférence organisée à Paris par Nile, devant une trentaine de représentants de l’industrie pharmaceutique et du monde hospitalier. Vice-président et cofondateur de la société de biotechnologies Cellectis, l’homme vient d’être mandaté par Nicole Bricq, ministre du Commerce extérieur, à la tête de la cellule « Mieux se soigner », inscrite dans le Pacte national pour la croissance, la compétitivité et l’emploi.
Appuyée par le gouvernement au même titre que l’agroalimentaire, la communication et la ville durable, l’offre commerciale française de santé se concentre sur la pharmacie, les dispositifs et équipements médicaux, la parapharmacie, la cosmétique et les services de santé.
Travaux pratiques.
Concrètement, la mission de David Sourdive consiste à « améliorer la performance des très petites et moyennes entreprises françaises (TPE/TME) à l’export, notamment dans les pays émergents », détaille-t-il. Comment ? En accompagnant la ministre du Commerce extérieur lors de ses déplacements à l’étranger. Les travaux pratiques ont commencé samedi 22 juin, lors du Forum économique international de Saint-Pétersbourg. « Le gouvernement russe développe un programme pharmaceutique à grande échelle pour 2020, commente David Sourdive. Le pays veut monter en gamme et devenir autonome sur sa production industrielle. Cinq milliards d’euros d’investissement sont prévus à cet effet. »
La stratégie politique de la France est double : dans l’anticipation et dans la perspective, mais « toujours en partant de la demande », indique David Sourdive.Rencontrer politiques et partenaires commerciaux potentiels « à un tel niveau et en amont va permettre à la France de gagner du temps, de mieux placer la filière santé française et de sentir les opportunités » d’exportation. La France est déjà le deuxième fournisseur de produits pharmaceutiques de la Russie, avec plus de 10 % de parts de marché. Sur de nouveaux contrats potentiels, Nicole Bricq « espère de bonnes nouvelles dans les prochains jours », a-t-elle récemment annoncé.
Pour montrer son expertise au géant russe,un « club santé » français, vitrine officielle regroupant petites et grandes entreprises, verra le jour en septembre. Au même moment, l’organisation d’un événement « santé » sur le sol français, lors de la prochaine réunion du Conseil économique, financier, industriel et commercial (CEFIC) franco-russe, viendra parachever l’opération séduction du gouvernement. Étape suivante : l’Algérie, « en septembre ou en octobre ». Un autre « club santé » sera alors annoncé. La Chine, courtisée par François Hollande lors d’un déplacement en avril, devrait aussi être dotée d’un tel « club » à la rentrée.
Manque de moyens.
Lors du débat avec David Sourdive, les industriels de santé n’ont pas caché leur scepticisme, d’autant que sa mission, de l’aveu de ce dernier, n’aura « aucun moyen spécifique alloué » autre que l’accès en VIP aux interlocuteurs de la ministre. Est-ce suffisant, au regard des ambitions du pays ? 47 nations regroupant 80 % des importations mondiales en 2012, soit un marché de 8 500 milliards d’euros, sont dans le viseur français. Augmenter le potentiel d’exportations de santé françaises permettrait aussi à la balance commerciale, déficitaire de 700 millions d’euros, d’atteindre l’équilibre. C’est l’autre mission confiée à l’équipe Sourdive, arrêtée pour 2017.
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