Alors que l'Assurance-maladie et les médecins libéraux devaient se retrouver le 14 octobre pour une nouvelle séance de négociation conventionnelle, le bureau de la CSMF a décidé hier « à l’unanimité » de ne plus y participer.
La colère des représentants des médecins libéraux a explosé depuis la présentation du projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS 2021). Le texte prévoit 300 millions d’euros pour la « hausse de la rémunération des professionnels de santé libéraux ». Et ceci pour l’ensemble des soignants de ville.
Gilets blancs
Si la CSMF reconnaît que les masses dégagées pour l'hôpital – 4,6 milliards d'euros rien qu'en 2021 – vont permettre de financer des revalorisations salariales « légitimes », elle constate en parallèle que le gouvernement « continue d’ignorer les difficultés des médecins libéraux ». « Sur cette enveloppe de 300 millions d'euros pour la ville, il y aura seulement 150 millions pour la médecine, alors que l’hôpital va bénéficier 28 milliards d’euros sur cinq ans. Nous avons demandé deux milliards pour les soins de ville dont un milliard pour la médecine libérale », explique le Dr Jean-Paul Ortiz, président de la CSMF, pour justifier son départ de la table des négociations.
Pis aux yeux du néphrologue, le gouvernement inclut également dans le PLFSS une prolongation de la convention actuelle, ce qui renvoie toute évolution tarifaire pour les médecins libéraux à fin 2023. « Cela ne sert pas à grand-chose de se battre pour un avenant pour avoir des cacahuètes », ajoute-t-il.
Tout comme les autres syndicats, la CSMF estime que « la crise de la médecine libérale et l’engagement des médecins libéraux méritent autre chose que ce manque renouvelé de considération du gouvernement ». Le Dr Ortiz affirme que « la profession va rentrer dans une période de conflit et d'opposition au gouvernement ». « Il y a eu des gilets jaunes. Il peut y avoir aussi des gilets blancs », dit-il.
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