Le gouvernement secoué par l'Assemblée et le monde de la recherche suite aux prévisions de coupes budgétaires

Par
Publié le 24/05/2016

La commission des Finances de l'Assemblée nationale a marqué mardi son désaccord avec les coupes budgétaires prévues par le gouvernement sur les fonds alloués au Centre national de la recherche scientifique CNRS et au Commissariat à l'énergie atomique CEA à hauteur de 114 millions d'euros, faisant écho aux vives protestations du monde de la recherche. La rapporteure générale Valérie Rabault (1re circonscription du Tarn-et-Garonne, PS) s'est étendue sur les « difficultés » des annulations de crédits touchant la Recherche et l'Enseignement supérieur.

La ponction globale de 114 millions d'euros en 2016 sur le CEA et le CNRS, représente une « part importante de la trésorerie des deux opérateurs », est-il écrit dans le quatrième volet de l'avis, consultatif, sur un projet de décret détaillant plus d'un milliard d'euros d'économies.

La rapporteure générale recommande de renoncer à ces annulations de crédits, préconisant « d'autres solutions ». Valérie Rabault précise que son avis avait été écrit « avant que des tribunes puissent émerger sous des signatures extrêmement importantes ».

Suite à une tribune signée par 7 prix Nobel et une médaille Fields, la ministre de l'Éducation nationale, de l'Enseignement supérieur et de la Recherche Najat Vallaud-Belkacem, ainsi que le secrétaire d'État chargé de l'Enseignement et de la Recherche Thierry Mandon ont réaffirmé leur « engagement de sanctuarisation des moyens de la recherche », précisant que « les annulations prévues dans le cadre du décret d’avance sont des mesures qui n’auront aucun impact sur l'activité des organismes de recherche. Il s’agit de mobiliser en particulier leurs fonds de roulement disponibles et leurs trésoreries, sans mettre en cause l'exécution des budgets prévus. Les dépenses de ces organismes et de leurs laboratoires ainsi que les conditions dans lesquelles les chercheurs exercent leur activité seront intégralement préservées. »

Les conseils scientifiques indignés

Dans la foulée, les conseils scientifiques du CNRS, de l'INRA, de l'INSERM, de l'INED et de l’IRD se sont indignés dans un communiqué de l'annonce brutale du projet de suppression par décret de 256 millions d'euros de crédit 2016 pour la Mission interministérielle Recherche et Enseignement supérieur (Mires) dont font partie les 134 millions brocardés par la commission des Finances de l'Assemblée.

« Cette décision contredit radicalement les engagements pris en début d'année par le secrétariat d'État à l'Enseignement supérieur et à la Recherche, et réaffirmés le 14 mars par le président de la République expliquent les chercheurs. Elle provoque stupeur et consternation dans l'ensemble du monde scientifique. Cette coupe claire, qui arrive très tardivement en cours d'année, va complètement déstabiliser les projets en cours et la structuration des équipes et des laboratoires, dans un contexte où l'emploi scientifique a déjà été durement touché ces dernières années. »


Source : lequotidiendumedecin.fr