Dans une interview aux « Échos », Thierry Beaudet, président de la Mutualité française (qui a refusé de signer la convention médicale), appelle de ses vœux « des relations apaisées » avec les médecins et les professionnels de santé.« J'en fais un marqueur fort de mon mandat. Nous ne voulons plus être dans la situation où l'Assurance-maladie et les médecins discutent, et où l'on vient chercher les complémentaires santé en bout de course pour leur faire payer une partie de l'addition, plaide le patron de la FNMF. Nous voulons dialoguer et construire des solutions efficaces dans les champs où nous sommes les premiers financeurs. Nos assurés attendent que nous puissions les accompagner à travers des programmes de prévention. Il ne faut pas laisser le champ des "data" aux GAFAs. »
À l'heure où s'engagent les négociations conventionnelles sur les tarifs dentaires, Thierry Beaudet fixe ses priorités (« revaloriser les soins conservateurs ») mais souligne une fois encore le coût… de la négociation précédente avec les médecins. « Le problème, c'est que la négociation dentaire vient après la négociation avec les médecins, dont l'impact financier sera déjà de 315 millions d'euros en année pleine pour les complémentaires santé, dont 165 millions pour les seules mutuelles (...). Ces coûts seront répercutés sur les assurés. Or, la très large majorité de nos adhérents regardent de plus en plus leurs cotisations à l'euro près. »
Inflation fiscale et réglementaire
Le président de la Mutualité affirme que « le modèle économique des mutuelles est sorti fragilisé » de la décennie passée. « Les complémentaires santé ont subi successivement un quinquennat d'inflation fiscale, avec une augmentation continue des taxes, puis un quinquennat d'inflation réglementaire (généralisation des contrats collectifs ou ANI, contrats seniors, etc.). Cela commence à faire beaucoup ! », énumère-t-il.
Le patron de la FNMF, comme son prédécesseur Etienne Caniard, dénonce la segmentation croissante du secteur. « La complémentaire santé n'est pas la même selon qu'on est salarié, fonctionnaire, retraité, chômeur. Chaque changement de statut crée une rupture dans la protection des assurés. Avec une telle approche, on est en retard d'une guerre car les parcours professionnels sont de plus en plus complexes et incertains. On n'échappera donc pas à une remise à plat du système. »
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