L’économiste de la santé Jean de Kervasdoué a défendu mercredi, lors d’une conférence organisée par le cabinet Nile, une politique de restructuration drastique de l’offre hospitalière publique et privée.
Connu pour ses positions tranchées – notamment sur la valorisation de l’accueil de patients étrangers à l’hôpital –, Jean de Kervasdoué juge que la suppression « en 10 à 15 ans » d’un millier d’établissements publics et privés dégagerait des économies substantielles, à l’heure ou le gouvernement serre la vis sur les dépenses de santé avec un ONDAM à 1,75 %.
« La France est dotée de quelque 2 700 établissements [950 hôpitaux, 1 050 cliniques et 700 établissements privés à but non lucratif, NDLR] alors que l’Allemagne en possède 2 000 pour une population supérieure de 25 % à la nôtre, analyse le spécialiste. Réduire l’offre à environ 1 500 établissements me semble être un chiffre raisonnable. Après la restructuration, il resterait toujours 15 hôpitaux et cliniques par département. »
Mais mener à bien une telle restructuration commande d’investir massivement sur la médecine de ville auparavant, « ce qui n’est pas le cas pour l’instant », persifle Jean Kervasdoué.
« Les médecins libéraux pas assez payés »
L’économiste juge sévèrement le projet de loi de Marisol Touraine et déplore le choix de la ministre de focaliser l’attention sur le tiers payant généralisé. « Le tiers payant généralisé est une réforme qui porte sur l’accès financier aux soins primaires alors qu’en France, ce problème n’existe pas », résume-t-il.
Côté médecins, il comprend la colère mais estime que la crainte d’une montée en puissance des complémentaires est infondée. « Certes, les médecins libéraux ne sont pas assez payés, avec une consultation à 23 euros, ils sont à juste titre désespérés. Mais ils ont tort de se battre contre les mutuelles, à qui ils prêtent des intentions qu’elles n’ont pas. »
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