Rien n’y fait : la dernière semaine de l’année s’annonce comme une vraie trêve des confiseurs. À l’appel de leurs principaux syndicats, de très nombreux généralistes et spécialistes libéraux devraient rester porte close et à ne pas participer aux gardes entre le 23 et le 31 décembre. Bon nombre de cliniques cesseront ensuite leur activité à compter du 5 janvier. La FHP a entamé une campagne de communication choc – et controversée – sur les « dangers » du projet de loi de santé.
À en juger par l’affluence aux soirées d’information organisées par les syndicats (CSMF, MG France, FMF, SML, Le Bloc mais aussi l’UFML) – 130 médecins à Vannes, plus de 400 à Caen pour une réunion de l’Union régionale de Basse-Normandie, plusieurs centaines à Paris ce week-end – les mots d’ordres devraient être massivement suivis.
Déminage par petites touches
Marisol Touraine a pourtant rencontré successivement, la semaine dernière, les présidents de l’Ordre des médecins, de MG France et de la CSMF après avoir tenté de rassurer la Fédération de l’hospitalisation privée (FHP). La ministre de la Santé a fait quelques concessions à ses interlocuteurs, promis de réexaminer certains sujets conflictuels (organisation territoriale, rôle des généralistes, service public hospitalier...).
Elle a annoncé un nouveau groupe de travail technique sur le tiers payant généralisé, en janvier, pour « garantir aux médecins un paiement simple et sécurisé ».
Mais pour beaucoup de praticiens (lire les témoignages ci-dessous), cette séquence de concertation intervient trop tard. Le train de la contestation médicale est parti et d’autres motifs se sont agrégés (tarifs, harcèlement des caisses...).
Certains leaders n’hésitent pas à comparer ce mouvement unitaire avec celui de 2002 qui avait abouti à la revalorisation de la consultation à 20 euros. Aucun syndicat n’a levé son mot d’ordre.
La CSMF envisage même des actions postérieures à la grève. Et l’Ordre exige qu’aucun préalable ne limite la réécriture « en profondeur » du projet de loi. « Sur les 57 articles de cette loi inique, plus de la moitié remettent en cause la survie de la médecine libérale », affirme le pôle AOC de la CSMF.
La fronde est suivie attentivement par l’Élysée. Au sein même du PS, des voix s’élèvent pour demander un changement de méthode. Le député PS de l’Ardèche, Pascal Terrasse, réclame une médiation parlementaire avec les médecins. « Le report en avril de l’examen parlementaire de la loi n’est pas inutile pour entamer un travail d’explication, a-t-il affirmé. Une société ne se réforme pas à coups de hache. »
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