La mise en place du nouveau schéma vaccinal effectif pour les enfants nés depuis le 1er janvier 2018 qui introduit 11 valences obligatoires comporte le risque de voir la défiance s’accentuer vis-à-vis des vaccins.
Le choix fait par le gouvernement en la matière continue en effet d’être critiqué par de nombreux professionnels de santé, pourtant convaincus des bénéfices de la vaccination, mais qui auraient préféré qu’une posture plus souple soit adoptée pour ne justement pas laisser prospérer ce sentiment de méfiance alimenté par les anti-vaccinaux. Le CMG s’est quant à lui positionné hors de toute polémique et « entérine les 11 valences obligatoires », comme l’affirme sa secrétaire générale, le Dr Marie-Hélène Certain qui rappelle par ailleurs que « la plupart des enfants sont déjà vaccinés par ces 11 vaccins ». Dans les faits, les médecins généralistes qui vaccinent aujourd’hui plus d’un enfant sur deux administrent déjà ces 11 valences à 70 % d’entre eux. Dans un communiqué d’octobre 2017, le CMG s’est ainsi engagé à « lutter contre l’hésitation vaccinale » et « restaurer la confiance » en insistant notamment sur la nécessité de donner aux patients une information claire et transparente sur l’intérêt personnel et collectif de la vaccination.
Mémoire courte
« Il y a trois catégories de populations distinctes parmi les parents », explique le Dr Certain : « Ceux qui font faire les vaccins à leurs enfants sans réticence ; ceux, assez marginaux, qui sont des anti-vaccinaux idéologiques et qui sont peu accessibles à un discours rationnel et enfin ceux qui sont inquiets. Ce sont précisément ces derniers qu’il faut rassurer en leur faisant passer la bonne information. » Selon elle, « la vaccination est victime de sa réussite » et certaines réserves s’expliquent en partie par le fait que « les parents les plus jeunes n’ont pas la mémoire de maladies comme le tétanos et la poliomyélite qui ont quasiment disparu de notre environnement ». Pour épauler les généralistes dans ce rôle pédagogique, le CMG a beaucoup travaillé avec Santé publique France et publié un certain nombre de documents à leur intention, notamment dans sa dernière lettre d’information et dans le « Bulletin épidémique hebdomadaire » (« BEH »). Un fascicule sous forme de questions/réponses est également en passe d’être édité à l’image de celui que le CMG avait déjà produit concernant la vaccination antigrippale.
Des prescripteurs convaincus et motivés
Ces outils ont également pour objet, outre de servir de support à une bonne communication avec les patients, d’apporter aux généralistes qui se poseraient encore des questions sur le bien-fondé de l’obligation vaccinale tous les éléments factuels à même de les rassurer : « Les médecins étant des scientifiques, il n’y a donc aucune raison pour qu’ils ne soient pas convaincus par les données scientifiques et validées que nous leur diffusons », estime le Dr Certain. Dans un article du « BEH » du 19 octobre 2017, le Dr Raphaël Lozat, responsable du pôle santé des populations au CMG, affirme d’ailleurs bien que « la meilleure arme contre l’hésitation vaccinale est la conviction et la motivation du prescripteur ». Petit bémol toutefois, « la non-disponibilité épisodique de certaines valences est un écueil à la bonne conduite du calendrier vaccinale », regrette le Dr Certain
L’implication du CMG et sa conviction que le médecin généraliste est « un des éléments-clé de l’amélioration nécessaire de la couverture vaccinale » se matérialisent également sur le terrain avec l’organisation d’une session dédiée aux questions vaccinales durant son 12e Congrès qui se tiendra à Paris du 5 au 7 avril prochain. On y débattra notamment de la question de savoir comment promouvoir et réaliser la vaccination dans la pratique quotidienne, comment répondre aux familles et quelle posture adopter. Des séances d’information sur la vaccination seront également organisées au cours de l’année dans d’autres villes de France dans le cadre des « Régionales du CMG ».
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