LA 18ème université d’été de la CSMF sera sa première : Marisol Touraine doit clôturer dimanche le traditionnel rendez-vous de rentrée de la Confédération qui s’ouvre demain. Devant 150 médecins libéraux, cadres locaux du syndicat, la prestation de la ministre de la Santé aura valeur de test. « Nous sommes impatients de connaître le programme du gouvernement en matière de santé et on ose espérer qu’il ne se résume pas aux dépassements d’honoraires, confie non sans ironie le Dr Michel Chassang, président de la CSMF. Nous voulons surtout savoir quelle place le gouvernement accorde à la médecine libérale ».
De fait, ces dernières semaines, la ministre de la Santé a consacré beaucoup de temps et d’énergie au lancement du pacte de confiance...à l’hôpital et à l’installation des groupes de travail pilotés par Édouard Couty. Elle a aussi laissé entrevoir une réforme profonde du parcours de soins, qui est justement le thème central de cette université d’été. D’aucuns redoutent déjà un système de « gatekeeper » à l’anglaise, avec un rôle omnipotent accordé au généraliste adossé à l’hôpital, et une moindre place pour la médecine libérale spécialisée.
Conforter la convention.
« Est-ce que la médecine de proximité se résume à la médecine générale ? Quelle priorité souhaite-t-on mettre en œuvre ? Va-t-on vers un hospitalo-centrisme débordant ou l’avenir est-il à un parcours de soins avec une coopération accrue entre les mondes hospitalier, libéral, et médico-social ? », interroge le Dr Chassang. Près de 4 mois après la mise en place du gouvernement, le leader de la Confédération attend des « éclaircissements » de la part de la ministre de la Santé.
D’autres sujets préoccupent la profession. Un an après avoir signé la nouvelle convention, la CSMF souhaite que cet accord qui a généralisé la rémunération sur objectifs de santé publique soit conforté par Marisol Touraine. Et non que la convention s’accommode des expériences régionales qui sont mises en place localement, et parfois de façon anarchique, comme c’est le cas de certains protocoles de coopération interprofessionnelle.
Enfin, la ministre de la Santé est « attendue au tournant » sur les arbitrages qu’elle rendra sur l’ONDAM entre la ville et l’hôpital dans le prochain projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS).
La Confédération veut éviter un traitement inéquitable qui se ferait, comme l’an passé, au détriment de la médecine de ville.
Comme chaque année, de nombreux décideurs du monde de la santé - assurance-maladie, Haute autorité de Santé, ARS, assureurs, parlementaires, représentants des établissements de santé - participeront aux ateliers et tables rondes. Ce week-end de septembre est aussi la vitrine confédérale et un moment de brainstorming stratégique.
Les jeunes médecins seront les invités d’honneur du premier débat politique de cette 18e université d’été. Des représentants des étudiants, des internes et des chefs de clinique feront part de leurs attentes pour l’exercice de la médecine de demain.
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