Si l’UNOF-CSMF et MG France se félicitent de la volonté du gouvernement de développer les soins palliatifs à domicile, les syndicats de médecins généralistes manifestent leur mécontentement. « Ce plan se fait lui aussi sans les médecins traitants (MT) », lance le Dr Luc Duquesnel, de l’UNOF-CSMF. « On empêche une fois de plus les MT de jouer leur rôle », estime quant à lui le Dr Claude Leicher, président de MG-France. Pourtant, si l’HAD est décrite comme très intrusive, la réponse des équipes de soins palliatifs interrogées par la ministre à l’occasion de la présentation du plan est sans ambiguïté : le médecin traitant (MT) reste une figure centrale d’accompagnement, « le pivot » du dispositif.
Le plan prévoit un soutien financier estimé à 9 millions d’euros pour les initiatives de ville sur toute la durée du plan. Il est prévu, dans la mesure n°8, de « faciliter la mise en œuvre des soins palliatifs à domicile par les professionnels de santé de ville », notamment en encourageant les projets territoriaux de professionnels de ville coordonnés (maisons de santé, centre de santé, etc). Des « plateformes territoriales d’appui (PTA) », seront là pour aider les professionnels de premier recours, « en particulier les médecins généralistes » s’ils ont besoin « d’une expertise en matière de soins palliatifs (...) » et/ou « d’un appui pour organiser et coordonner l’intervention d’autres professionnels ».
Beaucoup de temps et d’investissement
C’est bien insuffisant du point de vue de l’UNOF-CSMF qui pointe du doigt « l’absence de financement dédié aux missions du médecin traitant ». Pour MG-France, « Les rémunérations ne peuvent pas être les mêmes qu’en consultation courante et rien n’est prévu dans le plan ». Les syndicats rappellent que les consultations avec l’entourage familial demandent « beaucoup de temps et d’investissement », qu’ils se déplacent et donnent leur numéro de portable.
Alors que « l’HAD n’est ni forcément souhaitée ni nécessaire » pour le Dr Leicher, ce dernier tient à rappeler le gouvernement met « des entraves à la prescription des médecins généralistes », notamment l’Hypnovel pour la sédation terminale et les aérosols de salbutamol. Quant au retard présumé à la mise en route des soins palliatifs, le Dr Leicher souligne qu’il s’agit de constats a posteriori et que « l’on se trompe souvent à vouloir anticiper l’heure du dernier souffle ». Le Dr Leicher défend que l’organisation ne peut être que territoriale, « et le territoire c’est le territoire de proximité, c’est-à-dire la patientèle et le secteur de garde », rejoignant la ministre sur le fait de prendre exemple sur des succès locaux, comme l’initiative de Compiègne.
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