L’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) a rebaptisé mercredi l’hôpital de Villiers-le-Bel, dénommé jusque-là Charles Richet, médecin aux opinions racistes, pour lui donner le nom d’Adélaïde Hautval, une psychiatre qui a accédé au titre de Juste parmi les Nations.
Pour mettre fin à une polémique récurrente, portée ces derniers mois par une pétition sur Internet qui avait convaincu l’AP-HP de renommer cet hôpital du Val-d’Oise, le directeur général des Hôpitaux de Paris a annoncé à l’AFP avoir « trouvé un nom qui fasse sens ». « C’est une personnalité locale, et il y a peu de femmes médecins qui ont donné leur nom à des établissements », a souligné Martin Hirsch. En plus, Adélaïde Hautval était « d’une exemplarité indiscutable », a-t-il ajouté.
Décédée en 1988, la psychiatre Adélaïde Hautval, qui a exercée dans le Val-d’Oise, est devenue en 1965 la première femme médecin française nommée « Juste parmi les Nations ». Déportée à Auschwitz dans le convoi du 24 janvier 1943, avec d’autres femmes résistantes dont Marie-Claude Vaillant-Couturier, Charlotte Delbo et Danielle Casanova, Mme Hautval a été décorée de la Légion d’honneur en 1945.
Des propos racistes
En mars dernier, l’AP-HP avait annoncé le retrait du nom de Charles Richet, prix Nobel en 1913 mais également auteur d’ouvrages « eugénistes et racistes ». La mairie avait également décidé de débaptiser la rue Charles-Richet. A titre d’exemple, Charles Richet est l’auteur d’un ouvrage publié en 1919, « L’Homme stupide », où il affirme que « les tortues, les écureuils et les singes sont bien au-dessus des nègres, dans la hiérarchie des intelligences ». « Voici à peu près trente mille ans qu’il y a des Noirs en Afrique, et pendant ces trente mille ans ils n’ont pu aboutir à rien qui les élève au-dessus des singes », a-t-il également pu écrire.
Annonçant le nouveau nom de l’hôpital à son personnel, Martin Hirsch a également dévoilé une série de réorganisations dans cet établissement. De nombreux services devraient être délocalisés dans d’autres hôpitaux. « Il n’est pas prévu de fermer le site : le maintien et la reconstruction de l’EHPAD sur place ont d’ores et déjà été actés », ont toutefois assuré les Hôpitaux de Paris.
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