Le syndicat fait pleuvoir les amendements

Médecine libérale : la CSMF corrige le PLFSS

Publié le 14/10/2013
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Crédit photo : S TOUBON

Comme chaque année à la veille du débat parlementaire, la Confédération des syndicats médicaux français (CSMF) a présenté plusieurs amendements au projet de loi de financement de la Sécurité sociale avec l’espoir de corriger le texte. Florilège.

• Nouveaux modes de rémunération : non au règlement arbitral

La loi Sécu 2013 avait programmé la négociation d’un accord conventionnel interprofessionnel (ACI) sur les nouveaux modes de rémunération (expérimentés depuis 2008). Mais ces négociations sur la rémunération d’équipe n’ont jamais débuté. Le PLFSS prolonge les expérimentations, confirme la voie conventionnelle pour généraliser ces rémunérations mais prévoit en cas d’échec un règlement arbitral ministériel. La CSMF juge « inutilement provocateur » ce « passage en force » du règlement arbitral et propose de supprimer cette clause.

• Protocoles : pas de financements dérogatoires 

Le PLFSS prévoit la mise en place d’un « collège des financeurs » chargé d’émettre un avis sur le modèle médicoéconomique des protocoles de coopération (avec la possibilité d’autoriser un financement dérogatoire c’est-à-dire différent des tarifs conventionnels...). Pour la CSMF, il n’est pas envisageable que ce dérogations soient actées sans concertation avec les professionnels concernés.

• Protection sociale des femmes médecins : insuffisant

Le PLFSS améliore la protection sociale durant la grossesse des femmes relevant du régime des praticiens et auxiliaires médicaux (PAMC), en prévoyant le versement d’IJ maladie en cas de grossesse pathologique. La CSMF veut aller plus loin en étendant cette avancée à tout arrêt pendant la grossesse.

• Cliniques : stop au développement du salariat

Un article du PLFSS permet aux médecins salariés des établissements privés de facturer des consultations externes (qui ne sont pas facturables à la Sécu aujourd’hui). La CSMF veut supprimer cette mesure qui, selon elle, conduirait à développer l’exercice salarié dans les cliniques (et donc le lien de subordination à la clinique).

• Fongibilité : plus de souplesse

Le PLFSS autorise les directeurs d’ARS à allouer des ressources en fonction de besoins identifiés indépendamment des enveloppes auxquelles elles sont rattachées (ville/hôpital...). C’est la fongibilité. Mais ce transfert autorisé se ferait dans la limite de 1 % des dotations régionales. Pour la CSMF, ce taux est « insignifiant » et doit être porté à 10 % pour donner plus de marge de manœuvre au soutien de projets locaux.

• Biosimilaires et non substituable : rejet de la mention manuscrite

Pour promouvoir les biosimilaires, le pharmacien pourrait désormais les délivrer par substitution au médicament biologique (du même groupe), à condition que le prescripteur n’ait pas exclu cette possibilité par une mention expresse « sous forme exclusivement manuscrite ». La CSMF voit rouge et entend abroger cette obligation de « NS » manuscrit d’un autre âge (et qui a déjà fait l’objet de vives polémiques).

• Contrats responsables : rembourser les dépassements du CAS

Le PLFSS prévoit de réviser le cahier des charges des contrats solidaires et responsables aidés fiscalement. Mais la loi se contente de renvoyer les règles du jeu à un décret (couverture minimale et plafond tarifaire). La CSMF prend les devants et réclame, au minimum, la prise en charge par les contrats responsables des dépassements d’honoraires des médecins ayant adhéré au nouveau contrat d’accès aux soins.

 CYRILLE DUPUIS

Source : Le Quotidien du Médecin: 9271