Le Dr Claude Leicher, président de MG France, a pronostiqué ce mercredi sur France Inter que la grève des médecins libéraux contre la loi de santé entre le 23 et le 31 décembre, serait « très suivie ». « L’ensemble des syndicats appellent à fermer les cabinets [...] ce n’est pas l’habitude des médecins », a-t-il expliqué pour souligner le caractère exceptionnel du conflit.
Le leader du syndicat de généralistes a assuré que ce mouvement de contestation de fin d’année associé à la grève de la permanence des soins n’entraînerait pas de « mise en danger de la vie des Français ». « Les patients qui ont des problèmes urgents appelleront la permanence des soins ou le 15, et bien entendu les urgences seront assurées », a-t-il déclaré.
Sur France 2, la ministre de la Santé a affirmé mercredi que les personnes malades « trouveraient à se faire soigner » pendant les fêtes de fin d’année, malgré la grève des médecins libéraux. « Les services du ministère de la Santé seront évidemment en contact dans chaque département avec les médecins pour voir qui sera sur place, qui pourra assurer les soins et, par ailleurs, les services hospitaliers accueilleront ceux qui auront besoin d’être accueillis », a ajouté Marisol Touraine.
Les raisons de la colère
Interrogé sur les motifs de la fronde médicale, le Dr Leicher a précisé qu’au-delà de la loi de santé, « ce sont les conditions de travail des médecins généralistes, la démographie qui se casse la figure et les Français qui ne trouvent plus de médecin traitant » qui étaient en jeu.
La généralisation du tiers payant, prévue en 2017, reposant sur l’obligation, demeure un casus belli pour le président de MG France. « J’ai pratiqué le tiers payant pendant 7 ans, je n’emmènerai pas la profession dans le système tel qu’il est pratiqué aujourd’hui, a expliqué le chef de file des généralistes. Nous avons en face de nous 25 régimes obligatoires d’assurance-maladie et 500 mutuelles différentes ! Tous ces gens ne parlent pas le même langage et nous ne pouvons pas, nous, pour 23 euros, aller vérifier deux lignes de paiement pour chacune de nos consultations. » Pour autant, il a estimé que la majorité des médecins n’étaient pas contre le « principe » du tiers payant.
Le président de MG France a rappelé que deux tiers des généralistes n’ont pas de secrétariat et évoqué l’urgence de revaloriser la consultation. « Ce n’est pas une question de revenus, c’est une question de moyens », a-t-il argumenté.
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