Le calendrier de mise en place d’un parcours dédié à la petite enfance, l’« offre 1 000 jours » (du 4e mois de grossesse aux 2 ans de l’enfant), se précise. À l’occasion d’une table ronde sur ce thème au Salon des familles, le 10 janvier, Adrien Taquet, secrétaire d’État en charge de la protection de l’enfance (ministère de la Santé), a estimé que les premières mesures pourraient être actées et mises en œuvre dès le prochain projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS).
De premières mesures dès le prochain PLFSS
La commission d’experts des « 1 000 jours de l’enfant », installée le 19 septembre dernier, par le président de la République, devrait remettre son rapport au gouvernement « dans les semaines à venir » avant une présentation publique « courant mars », a indiqué Adrien Taquet. L’annonce des mesures issues de ces travaux devrait intervenir « avant l’été ». Si certaines d’entre elles mettront « du temps à se construire », selon Adrien Taquet, les premières mesures pourraient être mises en œuvre dès le prochain PLFSS.
Pour l’heure, la commission d’experts poursuit ses travaux. Présidée par le pédopsychiatre Boris Cyrulnik, elle réunit des pédopsychiatres, pédiatres, neurologues, spécialistes de l'imagerie du cerveau. Ses missions sont de définir un consensus scientifique et de proposer des « repères » et un « parcours » aux parents, dès le 4e mois de la grossesse. Il s’agit également de proposer des modalités de détection et de traitement précoce des troubles du développement, ou encore de « repenser » les congés de naissance et le système d’accueil.
La volonté est d’inscrire le parcours « 1 000 jours » dans une « logique préventive plutôt que curative », souligne Adrien Taquet. Agir sur les modes de garde, par exemple, peut avoir « une vertu dans la lutte contre les inégalités ». Le secrétaire d’État cite l’exemple de la Finlande où certaines crèches proposent des horaires « atypiques » en ouvrant notamment 24 heures/24 pour permettre aux parents de répondre à leurs obligations professionnelles.
Une « approche globale » contre les « inégalités de destin »
In fine, l’objectif est bien de « lutter contre les inégalités de destin », a martelé le secrétaire d’État, qui prône une « approche globale », abordant tous les aspects : de la nutrition à l'exposition aux écrans, en passant par l'impact de l'arrivée de l'enfant sur le couple. L’approche se veut « universelle » tout en prenant en compte les vulnérabilités. La question des violences conjugales, par exemple, n’est pas exclue de la réflexion. Un premier pas a été franchi, selon Adrien Taquet, avec le Grenelle des violences conjugales. « L’enfant n’est plus seulement un témoin, mais est considéré comme une victime », précise le secrétaire d’État.
Pour le Pr Umberto Simeoni, professeur de pédiatrie et directeur de la DOHaD (pour Developmental Origins of Health and Disease) au CHUV de Lausanne, ce projet gouvernemental est une « opportunité » : « En agissant tôt, de manière intégrative, on améliore le futur de l’enfant. C’est un moyen, par exemple, de prévenir les maladies chroniques. »
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