Pour les usagers, le bilan est « mitigé »

Publié le 18/07/2013
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Crédit photo : S TOUBON

LE COLLECTIF interassociatif sur la santé (CISS) estime que l’action menée par Marisol Touraine depuis son arrivée aux affaires est « mitigée ». « La nuance porte sur comment l’on perçoit le verre, analyse Claude Rambaud, présidente de l’association. Pour nous, il est à moitié vide et non à moitié plein ! »

L’accès aux soins, notamment pour les plus démunis, est le chantier sur lequel le regard des patients est le moins sévère. Le CISS juge que le ministère de la Santé a « fait des efforts » qui le différencient du précédent gouvernement. La suppression de la franchise médicale de 30 euros imposée en 2011 aux étrangers sans papiers bénéficiaires de l’aide médicale d’État (AME), le relèvement du plafond de la CMU-C et de l’aide à la complémentaire santé (ACS), la prise en charge à 100 % de l’IVG et l’exonération du ticket modérateur sur les contraceptions pour les mineures sont autant de sources de satisfaction pour le CISS. La publication au Journal officiel du « Sunshine Act », loi dont Xavier Bertrand est à l’origine, est une autre « avancée ».

Affichage.

Sur les autres dossiers majeurs, le CISS « reste sur sa faim ». La question des dépassements d’honoraires n’est « pas réglée du tout ». « Marisol Touraine nous a vendu la signature de l’avenant 8 comme un moment historique. En matière d’affichage, c’est le cas, mais en matière d’action, il y a beaucoup à redire ! », raille Claude Rambaud.

Le ministère « n’a pas fait grand-chose » sur les questions de santé publique, pestent les usagers. Pour Claude Rambaud, « le gouvernement manque de courage sur la prévention primaire, la pertinence des actes médicaux et chirurgicaux, l’évaluation des traitements antibiotiques et par benzodiazépines et la nécessaire déclaration de guerre à l’iatrogénie médicamenteuse ».

Pour mener à bien et simultanément tous ces chantiers, « la ministre ne pourra travailler seule », pense Claude Rambaud. Mais la place réservée aux usagers dans l’élaboration de la stratégie nationale de santé voulue par le gouvernement est une déception supplémentaire. Marisol Touraine a beau avoir attribué cinq millions d’euros supplémentaires à des actions de démocratie sanitaire en 2013 (au titre du fonds d’intervention régional), le CISS lui reproche un manque de transparence, et réclame une enveloppe dédiée.

 A.B.-I.

Source : Le Quotidien du Médecin: 9258