Vendredi après-midi, une réunion publique s’est tenue dans l’amphithéâtre Binet de l’université Paris-Descartes, à Paris, à l’initiative de plusieurs praticiens leaders du Black Friday. Objectif : expliquer les conséquences jugées néfastes de la loi de santé et les raisons de se mobiliser.
Sur les 896 places, une petite centaine seulement étaient occupées par des médecins intéressés, mais aussi par des patients curieux. « On a vu un peu grand pour l’amphi, plaisante le Dr Jean-Paul Hamon, président de la Fédération des médecins de France (FMF). Certains confrères devaient venir, mais ils sont sur l’autoroute, ils participent à l’opération escargot ! »
Sur le grand écran de l’amphi, des montages photo - une carte Vitale avec la photo de Marisol Touraine « mortelle pour la médecine libérale » - et des vidéos de la ministre se succèdent. Aux côtés du Dr Hamon sont présents d’autres syndicalistes comme le Dr Xavier Gouyou-Beauchamps (UCDF), le Dr David Schapiro, vice-président de l’UFML, le Dr Didier Legeais (UCDF), ou encore Philippe Tisserand, président de la fédération nationale des infirmiers (FNI).
Après avoir énoncé les points de la loi santé qui hérissent les médecins libéraux, les questions vont bon train. Un spécialiste suggère le déconventionnement solidaire, pour forcer le gouvernement à négocier. « Techniquement, c’est compliqué, intervient le Dr Legeais, ceux qui se déconventionnent ne pourront pas se reconventionner...».
Perte d’indépendance, la menace
Des patients prennent la parole, c’était le but de la réunion. Caroline Sendral, membre du groupe Facebook « Collectif patients citoyens contre la loi santé », s’inquiète pour la confidentialité des données de santé du dossier médical. Les syndicalistes détaillent leurs réponses, taclent les mutuelles ou les réseaux de soins, parfois sous les applaudissements. Quant au tiers payant généralisé, le Dr Schapiro met les choses au clair. « Contrairement à ce que disent les médias, le règlement n’est pas le problème. Le vrai problème, c’est la perte totale d’indépendance du médecin, on lui dira quoi faire et où faire ».
D’autres interrogations fusent, comme le manque d’information des étudiants sur la loi santé et le fait que les internes ne sont plus impliqués dans la grève. Certains quittent déjà l’amphi, direction le périphérique, pour continuer l’opération escargot...
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