Le gouvernement a dévoilé sa stratégie nationale de santé lundi 23 septembre 2013. Comment les professionnels ont-ils réagi depuis l’annonce de ce plan dont l’une des mesures phare est la généralisation du tiers payant en 2017 ? Petit florilège (mise à jour le 25/09).
MG France : une « révolution » dans l'exercice des soins de proximité
Pour le syndicat présidé par Claude Leicher, la stratégie nationale de santé donne enfin la priorité à la médecine générale. MG France se félicite du « développement de la filière universitaire de médecine générale » à travers la nomination de 13 enseignants attachés à cette spécialité et l'officialisation de la création de postes d’associés pour les chefs de cliniques en fin de contrat. L'ouverture de nouveaux modes de rémunérations valorisant la coordination pluri professionnelle réjouit également le syndicat, qui attend cependant de connaître les montants alloués à ce domaine dans le PLFSS 2014. Et la généralisation du tiers payant ? MG France y souscrit à une condition : « disposer d’un système simple et fiable. » « Les généralistes attendent des actes, et des moyens concrets. Notre profession pourra alors s'engager pleinement dans cette modernisation de l'exercice des soins de proximité » conclut le syndicat.
La CSMF craint un « vrai danger d’étatisation »
Pour le syndicat, les points négatifs sont plus nombreux que les points positifs. Concernant la généralisation du tiers payant, la CSMF craint « les effets d’une nouvelle usine à gaz » et exige « une garantie de paiement des consultations et actes médicaux, sans délai et sans aucun frais supplémentaire ». Le syndicat déplore l’absence d’une réforme de l’hôpital dans la stratégie nationale de santé présentée lundi 23 septembre. La confédération se dit « inquiète face aux incertitudes, nombreuses, qui pèsent aujourd’hui sur la nouvelle réforme de notre système de santé et qui laissent à penser que le gouvernement n’a pas décidé de réformer l’hôpital, mais va tenter, une fois de plus, de pressurer la médecine de ville en la livrant aux mains de l’administration ».
L’ISNI regrette le manque d’écoute
L’Intersyndicat national des internes regrette de n’avoir pas été sollicité par le Comité des sages pour l’élaboration de la stratégie nationale de santé présentée lundi. Les jeunes auraient souhaité participer à la réflexion sur les études médicales qui, selon eux, conditionnent le parcours de soins au cœur du projet gouvernemental. Ceci dit, les internes se disent satisfaits de l’objectif fixé, à savoir : « développer de bonnes compétences au bon moment sur un territoire donné, pour que chaque personne dont son état le nécessite, puisse trouver sur une aire géographique accessible, une complémentarité d’offre de soins et d’accompagnement ».
L’ISNAR enthousiaste
« Des signes positifs ont été envoyés vers la formation des internes de médecine générale. » L’ISNAR-IMG se félicite des annonces faites par Marisol Touraine lundi matin. L’intersyndicale souligne la volonté de la ministre de développer la filière universitaire de médecine générale et de placer le médecin traitant au cœur du système de santé. Le travail en équipe et la formation en ambulatoire pour les soins primaires, deux priorités pour l’ISNAR, font également partie des préoccupations du gouvernement.
La FHF satisfaite mais...
La Fédération hospitalière de France « se félicite que les propositions du rapport présenté par Alain Cordier, dont bon nombre rejoignent la vision contenue dans la plateforme présentée par la FHF en 2012, aient été reprises par le gouvernement ». Gros point noir selon la FHF : le gouvernement n’a pas fait de la lutte contre les actes inutiles l’une de ses priorités.
La Mutualité française impatiente
La Mutualité française se dit prête à « participer activement aux travaux » permettant de généraliser le tiers payant. Elle « accueille également avec satisfaction et impatience la généralisation de la complémentaire santé ». Les mutuelles militaient depuis longtemps pour ces deux mesures. Le plan annoncé lundi par Marisol Touraine a donc de quoi les satisfaire.
La FFMPS prête à apporter son expertise
Nouveaux modes de rémunérations, généralisation du tiers payant, mise en place de plateformes d’appui… la Fédération française des maisons et pôles de santé apporte son soutien aux principales mesures annoncées par Marisol Touraine dans le cadre de la stratégie nationale de santé.
Pr Philippe Juvin : un rideau de fumée
L’eurodéputé (UMP) tire à boulets rouges sur la stratégie nationale de santé. « Ce plan est vide, totalement vide. On y retrouve la répétition des vagues engagements présidentiels de François Hollande, mais toujours à l’état de promesses », écrit le et chef de service des urgences de l’Hôpital européen Georges-Pompidou. Selon lui, la généralisation du tiers payant va introduire des conséquences perverses sur les finances de l’État.
La CGT Santé veut sortir du paiement à l’acte
La fédération de la santé et de l’action sociale CGT se « retrouve dans l’analyse réalisée et dans certaines préconisations de la stratégie nationale de santé ». Le syndicat demande cependant d’aller plus loin en supprimant les franchises médicales et en sortant du système de paiement à l’acte et de la T2A à l’hôpital. La CGT pose également la question de la faisabilité des ambitions et s’inquiète notamment du « maintien de la loi HPST, de l’absence de démocratie dans les ARS et de la paupérisation de la médecine de prévention ».
Le gouvernement a dévoilé sa stratégie nationale de santé lundi 23 septembre 2013. Comment les professionnels ont-ils réagi depuis l’annonce de ce plan dont l’une des mesures phare est la généralisation du tiers payant en 2017 ? Petit florilège.
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