On n’aura pas lu sans intérêt les articles publiés mardi dernier par « le Figaro » et par « le Monde ». Ils révélaient les confidences de M. Sarkozy à quelques journalistes qui l’accompagnaient en Guyane la semaine dernière. Le chef de l’État, dans ses propos, envisageait sa défaite et même la fin de sa carrière politique. « Sur le papier, dit-il, j’ai perdu cette élection. » Pour autant, le président sortant n’envisage pas de se désister (ce serait trop tard) pas plus qu’il ne renonce à faire, au dernier moment, une campagne-éclair. Un sondage Harris Interactive publié mercredi par « VSD », indique que François Hollande recueille 27 % des voix (moins 1) au premier tour, tandis que M. Sarkozy perd deux points, à 23 %. Au second tour, M. Hollande l’emporte, avec le score de 55-45. Marine Le Pen est à 20 %, Jean-Luc Mélenchon recueille 8 % des suffrages et François Bayrou, 14 % (+3).
Tous les sondages ne fournissent pas les mêmes pourcentages, mais il n’est pas interdit de penser que la campagne va se poursuivre en roue libre jusqu’au premier tour. Et qu’il pourrait y avoir une configuration très semblable à celle de 2007, mais à fronts renversés. Car, à moins de trois mois du premier tour, aucun événement ne semble modifier le rapport de force. M. Bayrou ne parvient pas à dépasser les 15 %. Mme Le Pen peut compter sur un cinquième de l’électorat, mais n’est pas vraiment en mesure de devancer M. Sarkozy au premier tour. Le discours, dimanche dernier, du candidat socialiste, a été accueilli par des éloges ; il ne le propulse par pour autant au firmament. M. Mélenchon prend 8 % des voix à M. Hollande, il ne le met pas en difficulté. Et si le report des voix semble un peu meilleur pour M. Sarkozy, il est quand même largement battu par M. Hollande.
Ce que l’on peut interpréter de la manière suivante : la campagne, c’est l’effet d’annonce, les grands rendez-vous publics, les arguments politiques. On a déjà eu pas mal de ces ingrédients depuis le début de l’année. On sait que M. Sarkozy va encore annoncer des réformes, on sait aussi qu’il va grappiller des suffrages quand il déclarera sa candidature. Mais les quelques avantages qu’il peut obtenir de sa ténacité seront compensés par le retour en force dans la campagne de François Hollande depuis le 22 janvier. Jusqu’à présent, on n’a pas vu que les efforts des candidats pour améliorer leur score initial aient produit des résultats spectaculaires. D’ailleurs, les erreurs de débutant de M. Hollande (sur le quotient familial, sur le personnel enseignant, sur le nucléaire) n’avaient pas abaissé son score. En gros, la répartition des suffrages n’a pas beaucoup changé, sauf pour M. Bayrou, qui semble plus avoir affaibli Mme Le Pen que le président. On pourrait avoir une campagne sauvage, mais pas nécessairement spectaculaire.
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