Pas de temps à perdre pour les quelque 300 participants au Ségur de la santé. Au lendemain du coup d'envoi donné par Édouard Philippe à cette grande concertation, le ministre de la Santé Olivier Véran a installé ce mardi 26 mai un premier groupe de travail baptisé « carrières et rémunérations ».
La promptitude du gouvernement à se saisir de ces questions révèle à quel point le sujet va peser durant les semaines de discussions qui s'ouvrent. Thème sensible notamment à l'hôpital public, traversé depuis plus d'un an par un mouvement de contestation sans précédent autour des conditions de travail et des moyens humains et financiers.
La question des salaires est au cœur du premier axe de réflexion (intitulé « Transformer les métiers et revaloriser ceux qui soignent ») défini par le gouvernement en ouverture de la réunion. C'est pour l'heure le seul thème qui fait l'objet d'un groupe de travail national spécifique, qui va plancher sur « les carrières et les rémunérations dans les établissements publics de santé et les EHPAD publics, pour le personnel médical et pour le personnel non médical ». Les conclusions de ses travaux iront nourrir le « Comité Ségur national », installé quelques heures plus tôt par Olivier Véran et animé par Nicole Notat. C'est à ce comité qu'il reviendra d’élaborer les « accords de la Santé » issus de cette concertation et prévus pour « mi-juillet », indique le ministère.
Près de trente organisations sont impliquées dans le groupe en charge du volet rémunérations, à commencer par les cinq grandes centrales syndicales représentatives des personnels hospitaliers (CFDT, CGT, SUD-Santé, FO, UNSA). Côté médecins, on y retrouve les principaux syndicats de praticiens hospitaliers (INPH, APH, Avenir hospitalier, CMH et SNAM-HP). Des organisations représentatives des étudiants et des internes sont également présentes (FAGE, ANEMF, FNESI, ISNAR-IMG et ISNI).
Concertation spécifique pour les cliniques et les ESPIC
En plus de la Fédération hospitalière de France (FHF), toutes les grandes conférences ont été invitées (présidents de CME et directeurs généraux de CHU, de CH et de CHS, doyens, ADESM, AD-PA et CNADEPAH). Enfin, du côté institutionnel, le Centre national de gestion (CNG, en charge des carrières hospitaliers) et deux directions générales du ministère de la Santé (DGOS et DGCS) ont aussi leur siège.
Cette composition exclut de fait le secteur privé avec lequel une « concertation spécifique sera installée dans les prochains jours », prévient Ségur.
Plusieurs structures qui ne se trouvent pas dans ce groupe de travail ont fait part de leur mécontentement. C'est le cas notamment du collectif inter-urgences (CIU) qui s'étonne dans un communiqué de se retrouver « disqualifié du processus de concertation au motif d'une posture sectorielle ». « Argument contestable puisque les urgences sont à l'interface de l'ensemble des systèmes », écrivent les soignants qui s'agacent en outre d'une « surreprésentativité » des médecins au sein du Ségur de la santé.
Deux syndicats (le SNPHARe et Jeunes Médecins) ont également exprimé leurs regrets d'être « exclus », quand bien même le premier est membre de la centrale APH et le second a porté une liste commune avec cette dernière aux dernières élections professionnelles.
Dérives sectaires : une hausse préoccupante dans le secteur de la santé
Protection de l’enfance : Catherine Vautrin affiche ses ambitions pour une « nouvelle impulsion »
Dr Joëlle Belaïsch-Allart : « S’il faut respecter le non-désir d’enfant, le renoncement à la parentalité doit interpeller »
Visite médicale d’aptitude à la conduite : le permis à vie de nouveau sur la sellette