La ministre de la Santé, Marisol Touraine, a estimé ce mercredi qu’un médecin qui se déconventionnait mettait en cause « le modèle social français », ajoutant avoir confiance « dans la volonté de l’écrasante majorité des médecins » de le préserver.
« Un médecin qui se déconventionne, cela veut dire que ses patients ne sont plus du tout remboursés par la Sécurité sociale », a rappelé la ministre, interrogée sur RTL par un médecin disant envisager cette option pour protester contre le projet de loi santé, adoptée en première lecture par les députés hier, mardi. « Evidemment, ce n’est pas cela le modèle social français. La force du modèle social français, c’est que chacun peut se faire soigner, doit pouvoir se faire soigner quels que soient ses revenus », a poursuivi Marisol Touraine.
Confiance dans l’écrasante majorité des médecins
« J’ai confiance dans la volonté de l’écrasante majorité des médecins de faire vivre ce modèle social français, puisque la force de la santé en France c’est que évidemment les Français sont remboursés lorsqu’ils vont chez le médecin, lorsqu’ils ont besoin de médicaments ». « Lorsqu’un médecin se déconventionne, cela veut dire qu’il accepte qu’un certain nombre de patients ne viennent plus le voir », a fait valoir la ministre, estimant que les patients « choisiront des médecins qui leur permettent d’être remboursés » par la Sécurité sociale.
Mardi, des représentants syndicaux de la FMF, du SML ou encore de l’Union des chirurgiens de France ont assuré que la mobilisation contre le projet de loi santé allait se durcir, des praticiens s’apprêtant selon eux à se déconventionner autour de Quimper et Tarbes notamment.
Ce projet cristallise les tensions chez les libéraux, notamment à cause de son volet sur le tiers payant généralisé. La dispense d’avance de frais pour tous lors d’une consultation d’ici à 2017 fait craindre un surcroit de travail administratif aux médecins, qui redoutent également des retards de paiement.
Le projet de loi de santé sera débattu au Sénat dans les prochains mois avant un examen en commission mixte paritaire.
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