La ministre des Affaires sociales et de la Santé est « favorable » au prélèvement à la source de l’impôt sur le revenu. Marisol Touraine a pris position sur le sujet dans un entretien publié vendredi dernier par « Libération ». « Le prélèvement à la source, je suis pour », affirme-t-elle, tout en exprimant sa « préoccupation » sur un autre point de la réforme fiscale en débat au sein du PS : la fusion de l’impôt sur le revenu et de la CSG. À ce sujet, « j’ai une préoccupation , explique la ministre. La CSG finance notamment le budget de la Sécu. Or, si on fusionne ces deux impôts, un jour, un gouvernement de droite qui voudrait couper en catimini dans les dépenses sociales verrait son travail facilité ».
Dans cet entretien consacré au bilan social des trois premières années du quinquennat, elle vante les réformes fiscales déjà réalisées : alignement de la fiscalité du capital sur celle du travail, augmentation des prélèvements obligatoires sur les plus hauts revenus, revalorisation des allocations familiales pour les plus modestes, suppression de la première tranche de l’impôt sur le revenu. « Je n’ai jamais cru au grand soir fiscal. En revanche, une grande réforme progressive a été engagée », ajoute-t-elle.
Une mesure envisagée par plusieurs cadres du PS
La motion majoritaire du PS dans le cadre du prochain congrès du parti, menée par le premier secrétaire Jean-Christophe Cambadélis, défend la remise en route du « chantier de l’impôt citoyen » dès « le projet de budget pour 2016 », avec « un prélèvement à la source de l’impôt sur le revenu et une réduction de la CSG sur les premières tranches de revenus ».
« Lisible pour le contribuable, cette première étape permettra de poser le socle du rapprochement entre l’impôt sur le revenu et la CSG », poursuit la motion.
Promise par François Hollande pendant la campagne présidentielle, cette réforme a été enterrée quelques mois plus tard. Interrogés à ce sujet en avril, les ministres Michel Sapin (Finances) et Christian Eckert (Budget) avaient répondu que le prélèvement à la source, voire la fusion de l’impôt sur le revenu avec la Contribution sociale généralisée (CSG), conservaient leurs faveurs, mais sans engagement ni calendrier.
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