« Avec des amis, nous avions parlé des dangers de la rougeole, explique Diana, étudiante en 2e année de droit. Alors quand j’ai reçu le mail annonçant la campagne de vaccination, je suis venue. J’étais un peu stressée, mais tout le monde a été super-accueillant et cela s’est bien passé. » Installé au cœur du campus bordelais, du 3 au 6 avril, le « Vaccine Truck » (prêté par le CRTS) a permis la vaccination d’une centaine d’étudiants.
Cette opération spectaculaire, a été organisée par l’ARS Nouvelle-Aquitaine sur le campus où a débuté l’épidémie de rougeole en novembre dernier, avant de s’étendre au campus de Poitiers. La région Nouvelle-Aquitaine compte 53 % des cas déclarés (n = 758 dont 1 décès) et reste la seule région en situation épidémique.
Rattrapage vaccinal gratuit
À Bordeaux, 42 étudiants ont été atteints par la maladie, un tiers a été hospitalisé. Tous étaient non ou mal vaccinés. D’où la décision de l’ARS d’aller vers ces jeunes pour leur offrir un rattrapage gratuit. Sur place, les étudiants, mobilisés par e-mail et la distribution de 3 000 flyers, sont accueillis sous un immense chapiteau où ils suivent un parcours balisé :
- Accueil, vérification du passé vaccinal (carnet de vaccination, appel aux parents…), distribution d’une fiche présentant la maladie et d’un questionnaire permettant de pointer d’éventuelles contre-indications.
- Consultation avec un médecin assurant la prescription du vaccin et recueillant le consentement de l’étudiant. En cas de possibilité de grossesse, un test peut être immédiatement réalisé par l’Espace santé étudiant
- Vaccination dans le camion
- Repos d’un quart d’heure et réalisation du carnet électronique de vaccination. Pour les étudiants non vaccinés ou qui ignorent leurs antécédents vaccinaux, la seconde injection sera réalisée dans un mois, sans rendez-vous, à l’Espace santé étudiant du campus.
Mobilisation et sensibilisation réussie
Cette opération a mobilisé en permanence trois médecins et trois infirmières de l’Espace santé étudiant du campus, de la Maison départementale de la santé (qui fournit les vaccins), de la ville de Bordeaux, de la Croix-Rouge… sans oublier les « étudiants relais santé » qui ont distribué les flyers d’information et ont sensibilisé leurs collègues. « Ce dispositif créé par l’ARS, nous a permis d’apprendre à coordonner et mobiliser les différents acteurs, explique Anne-Cécile Rahis, directrice adjointe de l’Espace santé étudiant. C’est une réussite car à tous les niveaux il y a eu une vraie cohérence. » Quant à l’objectif de porter de 80 à 90 % la couverture vaccinale des 30 000 étudiants du campus bordelais, il n’a pas été rempli en une semaine (200 visites, 100 vaccinations), mais le « Vaccine truck » a permis de sensibiliser un campus où la plupart des étudiants avoue ignorer l’épidémie. « Depuis novembre, très peu sont venus se faire vacciner, explique le Dr France Dupuy, médecin coordinateur de l’Espace santé étudiant. Davantage après le décès survenu à Poitiers. Cette génération a l’impression que cela ne les concerne pas. Leurs derniers vaccins ont eu lieu vers 11-13 ans, et les suivants sont prévus vers 25 ans. Ils ne sont pas encore autonomes sur ces questions d’où leur besoin de contacter leurs parents. C’est encore plus difficile pour les étudiants étrangers. Alors, dans le doute, nous vaccinons. » Quant à l’angoisse de la piqûre, une tente dressée à l’écart du « Vaccine Truck » et tenue par des internes de l’ARS, a rempli sa mission : fournir une pré-information et rassurer les plus effrayés.
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