Pour favoriser l'installation (et l'implantation) des médecins sur leur territoire, les maires ruraux n'hésitent plus à employer les grands moyens. C'est le cas de Voujeaucourt, une commune de 3 500 habitants située dans le Doubs. « Nous avions quatre médecins généralistes mais deux sont partis, raconte ce vendredi au “Quotidien” l'édile Martine Voidey (Union de la Gauche). Avec seulement deux médecins généralistes, l'offre de soins est insuffisante pour prendre en charge les habitants de la commune et ceux des villages environnants ». En juillet dernier, le conseil municipal a décidé de proposer directement une « bourse » particulière pour attirer ses futurs généralistes et muscler sa densité médicale.
D'un montant de 500 euros par mois (6 000 euros par an), cette bourse est attribuée à tout étudiant en médecine dès la cinquième année, et jusqu'à la fin des études. En contrepartie, le futur médecin s'engage à s'installer dans la commune pendant une durée équivalente à celle de la bourse, un peu sur le modèle du contrat d'engagement de service public (CESP, qui offre une allocation de 1 200 euros brut par mois aux étudiants en médecine en échange de leur engagement à exercer dans un désert pour une durée équivalente).
Coût supportable
« Le candidat peut choisir de rembourser s'il ne respecte pas son engagement », ajoute Martine Voidey. « Cela représente un coût annuel de 6 000 euros, c'est supportable pour notre commune. Pour nous, cela garantit une offre de soins pour la population », conclut le maire.
Cette offre originale a déjà convaincu un jeune interne de médecine générale, Arthur Poirat, 26 ans. En tout début d'internat, il a signé sa convention fin août et devra s'installer dans la commune fin 2022. Le financement de ses trois dernières années coûtera donc 18 000 euros à cette petite ville, qui souhaite fidéliser au moins deux généralistes. Quitte à y mettre le prix...
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