Une aide au dépistage

Une IA prédictive de l'infection Covid-19

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Publié le 26/05/2020
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Des Anglo-saxons proposent une appli basée sur l'intelligence artificielle (IA) afin d'identifier dans la population les cas potentiels d'infection au SARS-Cov-2.
L'anosmie est un des symptôme le plus prédictif

L'anosmie est un des symptôme le plus prédictif
Crédit photo : Phanie

En analysant les symptômes déclarés par des individus sur une application mobile, des chercheurs britanniques et américains, associés à la start-up ZOE, ont développé un modèle d’intelligence artificielle (IA) capable de prédire une infection Covid-19.

Publiés dans « Nature Medicine » (1), leurs travaux ont porté sur les données de plus de 2,5 millions d’utilisateurs britanniques ou américains qui ont renseigné leurs symptômes sur l’application. Un tiers de ce panel a fait mention de signes associés au Covid-19 et, parmi eux, 18 374 ont rapporté avoir eu un test, dont 7 178 se sont révélés positifs.

Un modèle à cinq symptômes

À partir de cette analyse, les chercheurs ont déterminé quel symptôme connu était le plus susceptible d’être associé à un test positif. La dysgueusie et l’anosmie sont apparues comme les symptômes les plus prédictifs : les deux tiers des utilisateurs déclarant ces symptômes ont été testés positifs. Ils ont ensuite élaboré un modèle mathématique de prédiction basé sur l’âge, le sexe et la combinaison de cinq symptômes : anosmie ou dysgueusie, toux sévère et persistante, fatigue et perte d’appétit.

En appliquant ce modèle à plus de 800 000 utilisateurs de l’application ayant déclaré des symptômes, sans avoir été testés, les chercheurs ont constaté que « 140 312 de ces 805 753 participants (17,42 %) signalant certains symptômes étaient susceptibles d'être infectés par le virus, ce qui représente 5,36 % en proportion de l'ensemble des répondants à l'application ».

Selon les auteurs, cet outil prédictif, combiné à une large adoption de l’application, pourrait permettre d’identifier les malades potentiels et de concentrer les efforts de dépistage sur ces cas. Deux essais vont être lancés pour confirmer la validité de ce modèle.

(1) Menni, C., et al. Nat Med (2020). https://doi.org/10.1038/s41591-020-0916-2

Elsa Bellanger

Source : Le Quotidien du médecin