Plus de 80 ordonnances falsifiées de 19 médecins différents… Cette infirmière libérale bretonne avait une façon bien particulière de s'occuper de ses patients.
Installée à Douarnenez (Finistère), elle a donc falsifié 83 ordonnances de 19 médecins durant près de deux ans, comme le raconte « Ouest-France », qui a assisté à l'audience lundi 23 avril devant le tribunal de Quimper.
De juillet 2014 à juin 2016, l'infirmière libérale de 48 ans a surfacturé ses patients, ajouté des soins ou augmenté les fréquences de passage à domicile. Si 14 jours de soins étaient prescrits à un patient, elle ajoutait un cinq à la fin, et les soins couraient alors sur 145 jours…
« J’arrangeais les ordonnances en fonction du suivi de soins. Pas pour m’enrichir, pour éviter d’avoir à refaire une demande à la caisse », s'est justifiée l'infirmière, citée par « Ouest-France », à la barre du tribunal.
78 000 euros remboursés à la Sécu
C'est son remplaçant qui a découvert le pot aux roses. Ce dernier avait des problèmes de paiement et soupçonnait sa consœur « de ne pas être déclarée à l’ordre des infirmiers ». Un soupçon confirmé, que l'infirmière explique par « un manque de temps ». Devant les juges, elle a aussi indiqué être en burn-out.
La paramédicale a par ailleurs enregistré jusqu’à 154 000 euros de chiffre d’affaires annuel, soit deux fois et demie plus que la moyenne régionale d’un infirmier libéral. Elle a ainsi dû rembourser 78 000 euros à la Sécu et payer 15 000 euros de pénalité.
Son ancien remplaçant, partie civile, a en outre demandé 10 000 euros de dommages et intérêts pour préjudice financier et moral, tandis que l'Ordre a demandé 1 500 euros de dommages et intérêt « pour la profession ». La procureure a requis un an de prison avec sursis, et 15 000 euros d’amende.
Pour son avocate, l’infirmière « ignorait les conséquences pénales de ne pas être inscrite à l’ordre » et a « négligé la paperasse ». « Elle n’a pas fait d’acte médical interdit mais de la toilette, de l’hygiène et des levers. Il n'y a pas d'intention frauduleuse ni de but lucratif », cite ainsi « Ouest-France ». Le jugement sera rendu le 28 mai.
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