Ils sont remontés à bloc. Les représentants des pharmaciens d'officine ne cachent pas leur plaisir après l'annonce du ministère de la Santé de généraliser la vaccination antigrippale à l'officine à partir de 2019. Cette décision fait suite aux bons résultats d'une expérimentation lancée cet hiver dans deux régions (Nouvelle-Aquitaine et Auvergne-Rhône-Alpes). Le gouvernement espère ainsi étendre la couverture vaccinale et alléger le temps médical pour les médecins.
Selon le dernier bilan de la direction générale de l'offre des soins (DGOS, ministère), près de 60 % des pharmacies des régions expérimentatrices ont participé à cette expérimentation et près de 160 000 personnes ont été vaccinées par leur pharmacien (100 000 personnes en Auvergne-Rhône-Alpes et 60 000 en Nouvelle-Aquitaine).
« Le prévisionnel était de 30 000 à 40 000 vaccinations dans ces régions, nous avons multiplié par quatre le nombre de vaccinations », se réjouit Gilles Bonnefond, président de l'Union des syndicats de pharmaciens d'officine (USPO).
Vacciner tous les adultes
Le pharmacien titulaire à Montélimar (Drôme) réclame l'extension de cette expérimentation à deux nouvelles régions en attendant la généralisation en 2019. Il souhaite aussi que les pharmaciens puissent vacciner tous les patients y compris les primo-vaccinés. La Fédération des pharmaciens de France (FSPF), deuxième syndicat représentant cette profession, fait la même demande, tout en excluant les femmes enceintes.
L'expérimentation de la vaccination antigrippale par les pharmaciens n'est en effet pas ouverte à tous les adultes. Elle se limite seulement aux patients à qui le vaccin est recommandé (plus de 65 ans, patients souffrant de certaines pathologies etc.), excluant les femmes enceintes et les primo-vaccinés.
La généralisation de la vaccination en 2019 se fera-t-elle dans les mêmes conditions ? Rien n'est indiqué dans le dossier de présentation du plan prévention. Mais interrogée par RTL sur une levée possible de ces restrictions, Agnès Buzyn a affirmé que cette vaccination par les pharmaciens concernera « tout le monde », sauf pour la primo-vaccination. « Le fait de pouvoir faire la vaccination dès l'achat favorise la vaccination, notamment dans les zones rurales », a-t-elle déclaré.
La ministre de la Santé a également indiqué son choix de saisir la HAS pour étudier un éventuel élargissement aux infirmières qui vaccinent les patients de plus 65 ans et les patients atteints de pathologies chroniques et les sages-femmes.
Pas sûr que cette annonce plaise aux médecins. « Ce n'est pas en multipliant les vaccinateurs qu'on va augmenter le taux de couverture vaccinale. Nous l'avons bien vu lorsque les infirmières ont eu cette autorisation de vacciner », rappelle le Dr Jean-Paul Hamon, président de la FMF. Les syndicats de médecins libéraux pointent toujours du doigt le chaotique retour d'information vers les médecins traitants.
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