À l'occasion du lancement de la campagne de vaccination contre la grippe, la ministre des Solidarités et de la Santé Agnès Buzyn a signé une charte avec 7 ordres de santé, dont l'Ordre des médecins, pour promouvoir la vaccination des professionnels.
« C'est un enjeu déontologique, a déclaré la ministre en conférence de presse. Le taux de couverture vaccinale n'est que de 26 % chez l'ensemble des professionnels de santé. Se vacciner en tant que professionnel de santé, c'est d'abord protéger les sujets les plus vulnérables. »
Professionnels hospitaliers et libéraux
En signant avec les ordres de santé, la ministre a voulu envoyer un message incitatif fort auprès des médecins libéraux, après avoir demandé aux établissements de santé de simplifier l'accès à la vaccination de leurs salariés.
Outre l'Ordre des médecins, ce sont les Ordres des sages-femmes, des pharmaciens, des masseurs-kinésithérapeutes, des infirmiers, des chirurgiens-dentistes et des pédicures-podologues qui ont répondu à l'appel de la ministre pour s'engager dans la protection des plus vulnérables.
« Le premier devoir d'un professionnel de santé, c'est de ne pas faire de mal, a martelé la ministre. Quand on expose ses patients à la grippe, on leur fait prendre un risque ». Un des freins principaux pour les patients à se faire vacciner, c'est de faire le premier pas avec la première vaccination, pour le Pr Olivier Lyon-Caen, de la Caisse nationale d'Assurance Maladie. « Les professionnels doivent montrer l'exemple », a insisté la ministre. C'est aussi un sujet de préoccupation citoyenne, a-t-elle ajouté, rappelant que l'épidémie a entraîné l'an passé une forte surcharge d'activité à l'hôpital avec 75 000 passages aux urgences et 9 700 hospitalisations.
L'épidémie de 2017-2018, imprévisible et potentiellement grave
« L'épidémie 2017-2018 était atypique, a expliqué le Dr Daniel Lévy-Bruhl de Santé publique France. La dynamique était précoce, biphasique et longue avec une durée de 16 semaines pour une moyenne habituellement de 10 semaines. » Si l'épidémie n'a pas été l'une des plus importantes en nombre de cas, le poids de la morbidité sévère a surpris.
« Plus de 80 % des 2 900 cas graves admis en réanimation étaient ciblés par les recommandations vaccinales, poursuit l'épidémiologiste. Plus des deux tiers (69 %) n'avaient pas été vaccinés. » Concernant la mortalité toutes causes, 13 000 décès supplémentaires sont attribuables à la grippe, 93 % étant survenus chez des sujets âgés de 65 ans et plus. « De façon inattendue, le virus B s'est révélé capable de mortalité sévère chez les sujets âgés », a ajouté Daniel Lévy-Bruhl.
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