Chaque année la grippe cause 3 à 5 millions d'atteintes graves et de 250 000 à 500 000 décès dans le monde. Et les jeunes enfants sont les premiers touchés, essentiellement dans les pays en développement.
C'est pourquoi l'Organisation mondiale de la santé recommande la vaccination des femmes enceintes et celle des bébés à partir de 6 mois. Une vaste étude publiée dans « The Lancet Infectious Diseases » confirme le bien-fondé de cette indication. Celle-ci a porté sur 4 193 femmes enceintes, dont une moitié a été vaccinée contre la grippe et l'autre contre la méningite.
Au regard des résultats, vacciner une future maman contre la grippe pourrait réduire de 70 % les risques pour son bébé de contracter la maladie pendant les 4 premiers mois suivant la naissance. Ce chiffre est encore de 57 % jusqu'à l'âge de 5 mois. « Ces résultats sont impressionnants et marquent une première étape décisive pour la mise en œuvre de politiques de vaccination maternelle pour protéger les enfants », a souligné le Pr Myron Levine de la faculté de médecine de l'université du Maryland, principal auteur de l'étude menée conjointement avec le Centre de développement pour la vaccination (CVD) du Mali à Bamako.
Un moyen efficace d'immuniser les enfants dans les populations pauvres
Cette étude est la plus importante réalisée sur l'immunisation des enfants par la vaccination maternelle contre la grippe. Elle est également la première à établir une corrélation entre les anticorps de grippe chez la maman et ceux du nourrisson et à déterminer sur quelle durée après la naissance porte cette protection immunitaire. « La stratégie consistant à vacciner les femmes enceintes pour protéger les nouveaux nés a déjà cours pour d'autres maladies au Mali (notamment le tétanos), explique le Dr Tapia, professeur en pédiatrie au CVD de Bamako. Maintenant nous pouvons y ajouter la grippe ».
« Ces données montrent que la vaccination maternelle peut être un moyen efficace et sans danger d'immuniser les très jeunes enfants contre la grippe dans les régions du monde les plus pauvres », se félicite Keith Klugma, directeur du programme Pneumonie de la Fondation Gates qui a financé l'étude.
« Les travaux doivent se poursuivre. Une étude plus large est nécessaire pour mesurer l'impact de cette mesure sur les formes sévères de la grippe qui conduisent à une hospitalisation ou à la mort », a cependant précisé le Pr Levine.
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