Le président du LEEM (Les Entreprises du médicament) a réagi sans détour mercredi 13 janvier lors de ses vœux à la presse, à la proposition de la ministre de la Santé qui menace de sanctionner financièrement les laboratoires qui ne mettraient pas en place des plans de gestion des pénuries.
« Ce n'est pas en sanctionnant les industriels qu'on va résoudre le problème de rupture d'approvisionnement des vaccins, mais en clarifiant l'offre et la demande », a-t-il répondu à la ministre.
Patrick Errard juge pour sa part que ces problèmes d'approvisionnement viennent plutôt de la politique vaccinale française, « tantôt sur un pied droit, tantôt sur un pied gauche ». Le président du LEEM pointe carrément du doigt des dispositions hexagonales où cohabitent des vaccins obligatoires et d'autres seulement recommandés, contrairement à d'autres pays.
Patrick Errard a en outre rappelé que près de 80 % des vaccins distribués dans le monde sont fabriqués en Europe, le plus souvent en France ou en Allemagne. « En l'absence d'harmonisation de la politique vaccinale européenne, a-t-il conclu, les industriels sont bien obligés de s'adapter au plus grand dénominateur commun ».
« Pas sorcier de prescrire en DCI »
Patrick Errard a également réagi à l'enquête du magazine Que Choisir qui révèle qu'environ 75 % des praticiens ne prescrivent pas en DCI (dénomination commune internationale), alors que la loi leur en fait obligation depuis un an.
« La loi, c'est la loi », a jugé le patron du LEEM qui rappelle que les logiciels métiers des praticiens permettent souvent de faire la conversion entre nom de marque et DCI. « Ce n'est donc pas sorcier de prescrire en DCI, conclut-il, sauf à vouloir prescrire en non substituable ».
De son côté, Philippe Tcheng, président de la commission des affaires économiques du LEEM est revenu sur l'accord-cadre signé lundi entre l'organisation patronale et le Comité économique des produits de santé (CEPS, qui fixe notamment les prix des médicaments).
Le texte, signé pour trois ans, met l'accent sur le dialogue entre le LEEM et les pouvoirs publics. Il crée notamment un Comité de pilotage de la politique conventionnelle (CPPC). Qualifié d'« avancée importante », ce comité sera composé de membres du CEPS, de membres du LEEM et d'industriels et se réunira au moins deux fois par an.
Visibilité sur les 5 ans
Autre innovation du texte, pour permettre aux pouvoirs publics d'introduire de la prévisibilité dans leurs analyses, les industriels s'engagent à fournir au CEPS toutes les informations utiles relatives aux innovations à venir à l'horizon de cinq ans.
Par ailleurs, les pouvoirs publics vont maintenir la garantie du prix européen (prix fixé dans une fourchette comprenant ceux pratiqués dans les pays voisins) pour les produits innovants (ayant obtenu une ASMR 1, 2, ou 3). En contrepartie, les industriels s'engagent, pour les nouveaux produits dont le remboursement annuel pourrait excéder 50 millions d'euros, à fournir au CEPS une étude d'impact budgétaire.
Enfin, le contrat de performance (ou prix performance, qui lie la stabilité d'un prix négocié au départ aux performances du médicament dans la vraie vie), est désormais clairement mentionné dans l'accord-cadre.
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