L'association de lutte anti-rhumatismale (AFLAR) proteste contre le projet de déremboursement des solutions viscoélastiques d'acide hyaluronique injectable, contenu dans une « lettre d'intention de déremboursement total » envoyée cet été par la direction de la Sécurité sociale et de la Direction générale de la santé (DGS).
Deux fois moins de prothèses de genoux par an
Selon les calculs de l'AFLAR, les perspectives d'économies à l'origine de ce projet de déremboursement seraient erronées : « la visco-supplémentation (qui coûte 48 millions par an pour 400 000 personnes traitées) évite la pose de 190 000 prothèses par an. Or la pose d'une prothèse revient à 11 500 euros par an », argumente l'association. « En France, on pose globalement deux fois moins de prothèses de genoux par an que chez nos voisins européens, en partie grâce à cette prise en charge médicale de l'arthrose », poursuit-elle.
Elle brandit aussi la menace d'un report des patients souffrant de gonarthrose vers des médicaments plus coûteux, avec effets secondaires, ou des prothèses de genoux plus onéreuses. L'arthrose touche 10 millions de personnes en France, soit 17 % de la population.
Le Syndicat national des médecins rhumatologues (SNMR) s'alarmait déjà en 2014 contre un tel projet, qui n'avait alors pas eu de suite.
Pétition après le déremboursement des AASAL
Ce déremboursement succède à celui des antiarthrosiques symptomatiques d'action lente (AASAL) en mars 2015, contre lequel l'AFLAR avait lancé une pétition.
L'AFLAR appelle à une nouvelle mobilisation et relance sa pétition, signée ce jour par près de 170 000 personnes.
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